La forme-Commune

« L’espace-temps de la forme-Commune s’ancre dans l’art et l’organisation de la vie quotidienne et dans une prise en charge collective et individuelle des moyens de subsistance. Il suppose donc une intervention éminemment pragmatique dans l’ici et maintenant et un engagement à travailler avec les ingrédients du moment présent. »

Dès que l’État recule, ce que Kristin Ross nomme « forme-commune » s’épanouit : « des gens qui vivent différemment et qui changent leur propre situation en oeuvrant dans les conditions du présent », comme ils l’ont fait à Paris en 1789 avec la soixantaine de districts issus des mouvements populaires, puis en 1871, à Nantes en 1968 pendant quelques jours, sur la ZAD de Notre-Dame des Landes et avec les occupations de pipelines en Amérique du Nord. « L’espace-temps de la forme-Commune s’ancre dans l’art et l’organisation de la vie quotidienne et dans une prise en charge collective et individuelle des moyens de subsistance. Il suppose donc une intervention éminemment pragmatique dans l’ici et maintenant et un engagement à travailler avec les ingrédients du moment présent. »

Elle raconte les événements un peu oubliés survenus à Nantes en mai et juin 1968 : « la création d’une sorte d’administration parallèle pour satisfaire autrement et très concrètement les besoins fondamentaux de la ville » en réponse à l’effondrement des services publics pendant la grève générale. Un « Comité central de grève », sorte de gouvernement populaire, est installé à la mairie et contribue à la coordination du ravitaillement et à d’autres opérations. À la même époque, dans les rues de Détroit, Oakland et d’autres grandes villes américaines, des membres du Black Panther Party for Self-Defense prenaient en charge la gestion des quartiers noirs par la mise en place de structures communautaires. « La révolution s’ancrait dans le quotidien. »

Ce…

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Auteur: dev