La France a perdu 100 000 fermes en dix ans

Entre 2010 et 2020, la France a perdu 101 000 exploitations agricoles. Autrement dit, plus de vingt-sept fermes ont disparu chaque jour pendant dix ans dans notre pays — une ferme sur cinq. Tel est le constat accablant dressé par le recensement agricole 2020, dévoilé vendredi 10 décembre par le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie. Les résultats définitifs de cette enquête, menée tous les dix ans sur ordre de l’Union européenne, seront disponibles en avril 2022.

En parallèle, le nombre d’agricultrices et d’agriculteurs a diminué. Les chefs d’exploitation, coexploitants et associés actifs étaient 604 000 en 2010. Leur nombre est passé à 496 000 en 2020, soit une baisse de 18 %. Le nombre de travailleurs agricoles a diminué également de 11 %, de 740 000 en 2010 à 659 000 en 2020.

Dossier de presse du ministère de l’Agriculture.

« La raison principale de cette baisse — je ne peux pas dire exclusive, parce que chaque parcours de vie est particulier — est la pyramide des âges, a expliqué M. Denormandie. Il y a plus de départs à la retraite que d’installations : la part des agriculteurs de moins de quarante ans reste stable mais celle des plus de cinquante et soixante ans augmente. » En creux et tout au long de la conférence de presse, le ministre a évoqué plusieurs freins au renouvellement des générations : le coût des installations, la faiblesse des rémunérations, les conséquences du changement climatique, la difficulté pour agricultrices et agriculteurs à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle.

Partir à la retraite, le casse-tête des agriculteurs

Élevage et exploitations de petite taille ont particulièrement souffert pendant cette décennie. La part des fermes spécialisées dans l’élevage est passée de 55 % en 2010 à 48 % en 2020. 64 000 élevages ont été perdus en dix ans, soit une diminution de 31 %. Cette baisse est encore plus marquée pour les élevages bovins combinant lait et viande — -41 % — et pour les fermes combinant cultures et élevage — -41 %. Le nombre de micro-exploitations (12 hectares en moyenne, moins de 25 000 euros de production brute standard par an) a baissé de 31 % pour s’établir à 108 000, contre 156 000 en 2020. Celui de petites exploitations (48 hectares, entre 25 000 et 100 000 euros de production brute standard annuelle) et d’exploitations moyennes (99 hectares, entre 100 000 et 250 000 euros de production brute standard annuelle) a diminué de 21 %, pour…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre