« La France est à un basculement de ses relations avec les sociétés africaines »

Un sommet entre les pays africains et la France se tient à Montpellier. Des défenseurs des droits d’Afrique francophone appellent à ne pas s’arrêter aux beaux discours et proposent 5 mesures « contre la corruption et pour la démocratie ».

Du 7 au 9 Octobre, se tient à Montpellier un sommet Afrique-France qui ambitionne de « refonder les relations entre la France et l’Afrique ». Ce sommet se veut ouvert aux « acteurs de changement », selon les effets d’annonce du président Macron, mais néglige les sociétés civiles engagées sur les problèmes de fond au cœur des inégalités criantes et du pillage des pays du continent africain.

Confronté⸱e⸱s à ce constat, nous, acteurs et actrices des sociétés civiles d’Afrique francophone, attachées à la France, appelons M. Macron et son gouvernement à ne pas s’arrêter aux discours, pour entamer un réel dialogue avec les sociétés civiles de nos pays.

Contre la corruption, plus de démocratie

Il nous est difficile de supporter la formidable hypocrisie des discours de légitimation des dictatures africaines que l’on entend encore, trop souvent, des autorités françaises et dans les chancelleries. Si l’on n’ose plus y affirmer publiquement que « l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie » (comme Jacques Chirac en 1986), on continue, incidemment, à poser la question : « Y a-t-il une alternative crédible ? ». Comme si c’était à Paris qu’il revenait de juger de la crédibilité et de la légitimité des sociétés civiles en Afrique !

Plutôt que d’essayer de poursuivre sans cesse des partenariats économiques, sécuritaires et politiques avec des régimes illégitimes, le pays dit « des droits de l’homme » doit au contraire condamner publiquement et rapidement toutes les tentatives de « coups d’état » dans les pays africains (qu’elles soient militaires ou constitutionnelles). Chaque fois que nécessaire, adopter des positions communes fortes aux Nations unies pour établir un régime de sanctions efficace à l’égard des responsables de gouvernements qui se maintiennent ainsi au pouvoir.

Il n’est pas acceptable que la France continue à octroyer des prêts à des États dont les dirigeants font main basse sur les fonds publics, détournant ainsi les capitaux issus de l’endettement auprès de la France et d’autres pays. Le remboursement de cette dette indigne et illégitime ne doit pas être exigé aux peuples africains à qui elle ne profite pas !

Au contraire, la France doit promouvoir au niveau international…

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Auteur: Collectif