Acte 96 des gilets jaunes, Montpellier, le 12 septembre 2020. © Samuel Clauzier
Il y a quelque jours, l’actualité était secouée par un fait divers dramatique : l’assassinat d’une adolescente à Ivry-sur-Seine suite à une altercation futile sur les réseaux sociaux. Deux familles endeuillées et totalement dépassées par l’enchainement morbide qui a conduit à la mort de la jeune fille. Il n’en fallait pas plus pour que les chaines d’infos en continue prennent le sujet à bras le corps, suivies de la majorité présidentielle – hâtive de légiférer sur la question.
Le ton est calme, la gestuelle posée. Il est plus de 22h sur BFM TV quand François Jolivet – député LREM – déroule son argumentaire fallacieux pour défendre le dernier rejeton de l’exécutif, un projet de loi visant à impliquer la responsabilité pénale des parents lorsqu’un mineur commet des actes délictueux. Premier constat qui alerte le député : le gain de temps libre des jeunes sans surveillance d’un adulte, une évolution dont on aurait oublié de mesurer les effets potentiellement délétères sur la construction des adolescents. Aucun élément factuel n’est avancé pour étayer ces propos, pas même un chiffre, encore moins d’étude sérieuse. Les mots défilent et glissent doucement, sur un ton mielleux et faussement émotif. Puis on arrive rapidement dans le vif du sujet « quand on voit que des enfants et des adolescents sont toujours dehors, à minuit, 1h, 2h ou 3h du matin, c’est qu’il y a une faillite de la figure parentale, sinon une forme de complicité : je considère dans ce cas les parents sont d’une certaine manière complices de quelque chose. ». A ce moment précis, hésitation entre envoyer la télécommande dans l’écran ou sectionner les câbles d’alimentation à la pince monseigneur. Patientons un peu : ces jérémiades nous livrent bien plus de l’essence de la pensée macronienne que tous les discours du gourou présidentiel.
François Jolivet (député LREM) sur le plateau de BFM TV, le lundi 17 mai.
Face au député, une journaliste ne manque pas de relever l’incohérence des propos avec la situation à l’origine de ce projet de loi « la jeune fille d’Ivry sur Seine a été poignardée en pleine journée, qu’est-ce qu’aurait changé cette loi dans ce cas de figure ? ». Suspens : absolument rien. En guise de réponse, François Jolivet rétorque qu’il ne commentera ce fait divers – pourtant source de sa proposition. Le député…
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Auteur: Le Poing