La France fut le meilleur espion des États-Unis à Cuba — Hernando CALVO OSPINA

Cette crise, la plus grave de la Guerre Froide, faillit déclencher une confrontation nucléaire entre les États-Unis et l’Union Soviétique à propos de la révolution cubaine… De par la précision de l’information que les français livrèrent, et la portée du sujet, ce travail en faveur d’une puissance étrangère a été considéré jusqu’à aujourd’hui comme l’un des plus importants de l’histoire du renseignement français.

Le Monde diplomatique, Espagne*

À la demande du gouvernement du président Harry Truman, le dictateur cubain Fulgencio Batista avait rompu les relations diplomatiques avec l’Union soviétique en avril 1952. Le 4 février 1960, alors que les révolutionnaires de Fidel Castro Ruz étaient à présent au pouvoir, le vice-premier ministre du gouvernement soviétique, Anastás Mikoyán, effectua une visite officielle à La Havane. Sans plus attendre, Cuba signa plusieurs accords commerciaux très avantageux, au moment où les États-Unis commençaient leur agression économique. D’autres accords de coopération militaire furent également convenus. Trois mois plus tard, les relations diplomatiques furent rétablies

A cette date, Washington encourageait les incursions militaires et les actes terroristes des partisans de Batista, allant même jusqu’à refuser de vendre à la jeune révolution des pièces de rechange pour les armes récupérées de la dictature. Il faisait, en outre, pression sur ses alliés pour que ceux-ci ne lui vendent pas d’armes ou ne lui livrent pas celles qui avaient déjà été payées par Batista avec l’argent de l’État. Seule la Belgique refusa d’obéir et vendit des armes et des grenades : le 4 mars 1960, le navire français « La Coubre » qui les transportait, explosa dans la baie de La Havane, faisant plus de 200 blessés et environ 70 morts.

Le dix-sept avril 1961, une force mercenaire de plus de mille hommes, entraînée, dirigée et armée par la CIA, tenta d’envahir Cuba par la Baie des Cochons, mais fut mise en déroute en moins de 70 heures. Le président John F. Kennedy, qui prit cette défaite comme une terrible humiliation pour les Etats-Unis, ordonna la…

Auteur: Hernando CALVO OSPINA Le grand soir
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