La France manœuvre pour placer son nucléaire en Ukraine

La France et la Hongrie ont discrètement œuvré pour intégrer le nucléaire dans le projet de partenariat stratégique sur les énergies renouvelables entre l’Union européenne (UE) et l’Ukraine. C’est ce qu’a révélé l’ONG Greenpeace lundi 30 janvier, suite à la fuite d’une copie du projet de partenariat. Cet accord doit être officiellement annoncé vendredi 3 février, à l’occasion du premier sommet UE-Ukraine depuis le début de la guerre.

« Le travail crucial de l’Union européenne et du gouvernement ukrainien pour développer les futures énergies renouvelables en Ukraine pendant le processus de reconstruction est directement menacé par le lobbying des entreprises nucléaires françaises et hongroises, qui cyniquement continuent leur commerce avec la Russie », a réagi Denys Tsutsaiev, chargé de campagne « Verdir l’Ukraine » pour la reconstruction de l’Ukraine à Greenpeace CEE (Europe centrale et de l’est).

La France et la Hongrie entretiennent des relations étroites avec la société nucléaire russe Rosatom depuis des dizaines d’années, rappelle l’ONG. Les importations françaises d’uranium enrichi en provenance de Russie ont même augmenté depuis le début de la guerre. La France a également livré certaines de ses technologies pour les nouveaux réacteurs fournis par la Russie à Paks en Hongrie. En 2022, la France et la Hongrie ont bloqué toute possibilité de sanction à l’encontre de Rosatom.

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L’Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. Le 4 mars 2022, après une nuit d’intenses bombardements, l’armée russe s’était emparée de la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe avec ses six réacteurs de 950 mégawatts (MW) chacun. Deux semaines plus tôt, elle avait pris le contrôle de la centrale de Tchernobyl, au cœur d’une zone contaminée et quasiment inhabitée depuis l’accident majeur de 1986.

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Auteur: Reporterre