La France teste officiellement la reconnaissance faciale dans les gares

La surveillance algorithmique avance à pas de colombe. Lundi 19 juillet, le conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes a adopté un plan de sécurité prévoyant de mettre en place, « à titre expérimental, un premier dispositif de reconnaissance faciale » dans les gares et les trains régionaux. Une logique sécuritaire assumée. 

Répondant aux vœux de campagne de Laurent Wauquiez (LR), reconduit à la tête de la région, ce plan de sécurité sexennal est doté d’un budget de 300 millions d’euros, dont une large partie sera affectée à l’acquisition de nouvelles technologies de surveillance : caméras dernier cri, logiciels, postes de contrôle…  

« Au titre des aides aux communes », par exemple, la région Auvergne-Rhône-Alpes compte renforcer son « bouclier de vidéoprotection avec 10 000 caméras supplémentaires, en l’étendant à la vidéoprotection intelligente ainsi qu’à l’expérimentation de systèmes innovants » tels que « la technologie biométrique ».   

Outre l’équipement « systématique » en caméras des cars scolaires et interurbains, des gares routières « et de leurs abords », des trains et des lycées, les « périmètres » de la vidéosurveillance seront étendus « à de nouveaux espaces » : stationnements des vélos, ascenseurs, passages souterrains, passerelles, etc.

Le dispositif de reconnaissance faciale, quant à lui, ne concernerait que les trains et les gares. Il serait destiné à « accompagner le travail de la police »,afin de « reconstituer rapidement le parcours des délinquants ou criminels » dans les transports régionaux, s’est justifié Laurent Wauquiez, convaincu que son projet d’expérimentation est « autorisé par la loi » et tout à fait envisageable. 

Mais le sujet fait depuis longtemps polémique et, c’est peu dire, soulève maints problèmes de légalité que semble oublier l’exécutif régional.  

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« La vidéosurveillance sur la voie publique est encadrée par le droit français. C’est un cadre critiquable, mais il existe, nous explique Martin Drago, juriste à l’association La Quadrature du Net, qui défend les libertés dans l’environnement numérique. En revanche, en ce qui concerne l’intelligence artificielle, dont fait partie la reconnaissance faciale, on n’a rien du tout. » 

Pour évaluer la légalité d’un équipement ou d’un projet d’analyse…

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Auteur: Augustin Langlade