La Gambie pourrait autoriser à nouveau les mutilations génitales féminines : un nouveau signe d’une tendance mondiale à l’érosion des droits des femmes

L’interdiction des mutilations génitales féminines en Gambie depuis 2015 est menacée. Les modifications proposées au Parlement pourraient autoriser l’excision médicalisée et l’autoriser pour les adultes consentants.

Ce possible revirement a propulsé le pays aux devants de l’actualité internationale comme le dernier exemple en date du retour en arrière sur l’égalité des sexes.

La criminalisation des mutilations génitales féminines en Gambie n’est pas une première en Afrique de l’Ouest, même si elle était quelque peu inattendue. L’ancien président, Yahya Jammeh, avait déclaré que cette tradition culturelle endémique était une pratique non religieuse et nuisible. Il y a eu quelques dissensions dans le pays, mais les groupes de défense des droits de l’homme avaient salué son interdiction.

Jammeh, qui a été président de 1994 à 2016, a également joué un rôle déterminant dans l’adoption d’autres lois progressistes relatives au genre. La loi de 2013 sur la violence domestique a établi un cadre pour la lutte contre la violence domestique sous toutes ses formes (physique, sexuelle, émotionnelle, économique) et la protection en particulier des femmes et des enfants. La loi de 2013 sur les infractions sexuelles a élargi la définition du viol, les circonstances dans lesquelles les individus peuvent être inculpés et allégé la charge de la preuve lors des poursuites.

Jammeh a également interdit les mariages d’enfants en 2016. Cette mesure est importante dans un pays où un jeune sur cinq âgé de 15 à 19 ans (19 %) est marié.

Dans l’un des pays les plus dépendants de l’aide au monde, ces réformes étaient toutes au cœur des intérêts des donateurs internationaux. Elles ont contribué à améliorer la réputation démocratique du pays. Mais en même temps, elles ont permis au dirigeant autocratique de s’en tirer avec d’autres excès. Il a également mobilisé la religion pour manipuler les croyances et les…

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Auteur: Satang Nabaneh, Director of Programs, Human Rights Center; Research Professor of Law, University of Dayton School of Law, University of Dayton