La gentrification des luttes, épisode 1 : Motivé-e-s

Pourquoi introduire cette série de textes avec un groupe politique disparu et une association socio-culturelle plutôt méconnue ? Parceque, du moins localement, les Motivé-e-s et le Tactikollectif sont des précurseur·es d’un phénomène que l’on pourrait appeler la gentrification des luttes. L’institutionalisation des luttes, matérialisée par le remplacement dans les mouvements sociaux de personnes en lutte contre l’Etat et la bourgeoisie, par des personnes alliées à l’Etat et à la bourgeoisie.
De plus, l’héritage politique des Motivé-e-s continue d’influencer le milieu militant toulousain. On peut par exemple citer le collectif Y’a pas d’arrangement, créé pendant le mouvement contre la loi travail.

Y’a pas d’arrangement est un collectif d’individus qui luttent pour la justice sociale au travers d’actions pacifiques mais offensives, dans un esprit radicalement festif !.

Certaines personnes ayant participé aux Motivé-é-s occupent aujourd’hui des positions de pouvoir à Toulouse. Par exemple, Daniel Welzer-Lang, professeur émérite de l’université Toulouse II-Mirail, haut placé dans la hiérarchie de la LDH 31, membre de l’OPP Toulouse, mais également un misogyne qui, après avoir construit sa carrière universitaire grâce aux violences faites aux femmes, pratique le chantage et l’abus de pouvoir pour harceler sexuellement des étudiantes, en toute impunité.

Episode 1 – Motivé-e-s

Le groupe Zebda est issu de l’association socio-culturelle Vitécri, créée en 1983 dans le quartier des Izards à Toulouse. L’objectif affiché de Vitécri est alors de faire de l’éducation populaire grâce à l’action culturelle, principalement avec la musique.

Mais loin des ambitions affichées, la réalité est bien différente :

Dépendante des subventions des pouvoirs publics, l’association Vitécri adapte son travail dans les quartiers pour répondre à une prétendue demande sociale. Autrement dit, elle se recadre en fonction des possibilités de financement pour des activités socioculturelles précises, qui s’éloignent de l’idée d’émancipation par l’art du début de l’association.

C’est donc une association qui est censée faire de l’éducation populaire mais qui n’hésite pas à faire de l’animation, ou n’importe quoi d’autre d’ailleurs.

Sollicités par les institutions car faisant figure de « bons » élèves, les salariés de Vitécri développeront des activités « traditionnelles » de l’animation socioculturelle en fonction des possibilités de…

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Auteur: IAATA