“La « grande explication » entre le peuple français, avec en son centre le monde du travail, et l'oligarchie n'a pas encore eu pleinement lieu en France : elle est devant nous” — Georges GASTAUD

Initiative Communiste – Comment le PRCF apprécie-t-il l’évolution de la situation internationale à la suite de l’avènement de Joseph Biden ?

Georges Gastaud – L’avènement de Biden, dont Roussel, plus soucieux de coups médiatiques que d’analyses marxistes (quel gros mot !), a cru bon d’encenser la politique économique, ne signifie nullement un tournant vers la détente internationale, bien au contraire. En gros, Trump représentait et représente encore des secteurs du grand capital étasunien qui veulent recentrer la domination impériale de Washington sur l’hémisphère américain et sur le “made in America” industriel et agricole, bel et bien ravagé par des décennies de mondialisation néolibérale. À la clé, ce furent les pressions maximales (nullement allégées par Biden) de Trump dirigées contre Cuba et le Venezuela, le coup d’État sous influence en Bolivie, le bras de fer permanent avec la Chine dans le Pacifique, le soutien débridé aux faucons israéliens en Palestine, mais aussi le très relatif désengagement étasunien en Europe et la brouille permanente affichée par Trump à l’encontre de l’impérialisme germano-européen – ce dernier étant accusé par Trump, non sans raisons d’ailleurs, d’avoir tenté d’envahir le marché nord-américain en violant les accords monétaires inter-impérialistes fixant les rôles respectifs mondial et régional du dollar et de l’euro.

Biden et son parti « démocrate » représentent plutôt des secteurs de l’impérialisme yanqui qui veulent réaffirmer leur domination planétaire menacée par la montée des B.R.I.C.S. (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), par le non-alignement outrecuidant de la Russie (sortie jusqu’ici militairement victorieuse des affrontements géopolitiques indirects en Ukraine et en Syrie…) et par la montée économique et politique irrépressible de la Chine populaire.

Ce tournant euro- mondialiste de l’impérialisme étasunien amorcé par Biden signifie la relance maximale de l’O.T.A.N., une course aux armements insensée, analogue, voire supérieure en ses proportions, à celle des années trente et quatre-vingts du XXème siècle. Ce tournant euro-atlantique et germano-américain implique aussi la vassalisation accrue de l’U.E., qui se définit elle-même comme le « partenaire stratégique de l’O.T.A.N. », l’accentuation du réarmement allemand, l’inféodation programmée de la future “armée européenne” à l’Alliance atlantique.

Concrètement cela se traduit par des provocations…

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Auteur: Georges GASTAUD Le grand soir