« La bataille des tirelires et des coffres à billets », après 1570
Gravure de Pieter van der Heyden d’après un dessin de Pieter Brueghel l’Ancien.
L’évolution la plus spectaculaire concerne, sans surprise, les pays aux prises avec une guerre ouverte, qui – pour le coup – sont vraiment en « économie de guerre » (au contraire, par exemple, de la France). Ainsi, le budget militaire russe s’est élargi de 24 % en 2023 : près de 6 % de son produit intérieur brut (PIB) est consacré à la défense, qui représente — avec 109 milliards de dollars — 16 % de l’ensemble des dépenses de l’État russe. En face, le budget défense ukrainien a explosé : 51 % d’augmentation en 2023. Les dépenses militaires de cet État accaparent 58 % de son budget ; l’effort de défense dans son ensemble atteint 37 % du PIB du pays. Ces chiffres sont autant d’indices de fragilité de l’Ukraine, face à l’agresseur russe, qui dispose d’une « profondeur stratégique » sans équivalent. Mais, les 35 milliards de dollars d’aide étrangère reçus en 2023 permettent à Kiev d’atteindre 91 % des dépenses russes — réduisant ainsi l’écart entre les moyens financiers des deux belligérants.
Également sans surprise, les dix plus grands dépensiers de la planète ont tous augmenté leurs dépenses militaires en 2023 :
• À commencer par le géant américain, qui continue de dominer le monde : les crédits militaires ont atteint 916 milliards de dollars l’an dernier, ne grimpant « que » de 2,3 %. Ils représentent 68 % du total des dépenses militaires de l’OTAN, les Européens y contribuant pour 28 % — la part la plus élevée depuis une décennie, relève le SIPRI (le reliquat de 4 % se…