Barbara E. Nicholson. — « Vue microscopique à fort grossissement de la prolifération d’un nerf appendiculaire », 1947.
Il y a de quoi se faire peur : l’arsenal mondial est estimé à 12 200 d’ogives nucléaires, dont 9 600 potentiellement mobilisables, et au moins 2000 en « alerte opérationnelle élevée », montées à bord des missiles balistiques, mises en œuvre dans les mêmes proportions par les États-Unis et la Russie, les deux grandes puissances nucléaires mondiales : elles possèdent à elles seules les neuf dixièmes des armes nucléaires de la planète. Le SIPRI prévoit que cet arsenal va se renforcer dans les années à venir, la plupart des neuf États nucléaires (États-Unis, Russie, Royaume-Uni, France, Chine, Inde, Pakistan, Corée du Nord et Israël) étant engagés dans des programmes de modernisation de leur appareil de dissuasion. Les États dotés d’armes nucléaires ont dépensé plus de 100 milliards de dollars pour leurs arsenaux atomiques l’année dernière, selon un rapport de la campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN) publié le 13 juin dernier. Comme dans d’autres domaines militaires, c’est la Chine qui avance le plus vite : elle renforce son stock d’ogives (actuellement 600) d’une centaine d’unités chaque année, et devrait disposer d’ici 2030 d’autant de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) que la Russie ou les États-Unis.
Signalement stratégique
Lire aussi Olivier Zajec, « La menace d’une guerre nucléaire en Europe », Le Monde diplomatique, avril 2022.
Mais un pays en théorie aussi « modéré » que la France, où l’on se vantait jusqu’ici de pratiquer la « stricte suffisance » en matière de dissuasion nucléaire — avec deux composantes (sous-marine et aérienne) et 290 ogives — pourrait revoir ses équilibres, au vu d’un ajustement des « intérêts vitaux » que la…
Auteur: Philippe Leymarie