La grande subvention : Le capitalisme français sous perfusion

Le thème est bien connu : dans notre pays, il y aurait d’un côté les « entrepreneurs » du secteur privé qui ne comptent pas leurs heures pour « créer des richesses » et des emplois, ne devant leurs revenus qu’à la force de leur travail, et de l’autre les fonctionnaires, fardeau budgétaire terrible pour la société, qui ne produisent rien d’autre que du service public déficitaire et peu performant. D’un côté un apport, de l’autre un coût. Or, rien n’est plus faux : désormais, le secteur privé coûte au contribuable bien plus cher que nombre de services publics. Car chaque année, l’Etat dépense 157 milliards d’euros en subventions, crédits d’impôts et exonérations de cotisations au profit des entreprises privées de toutes tailles et de tous secteurs. C’est deux fois le budget de l’Education nationale, et cela représente 30% du budget de l’État en 2021.

157 milliards par an. De quoi parle-t-on ? De dispositifs qui réduisent les cotisations patronales payées par les entreprises, pour commencer. C’est le cas de la réduction Fillon, mise en place sous Nicolas Sarkozy, qui exonère de cotisations patronales les salaires payés entre 1 et 1,6 SMIC. Vient ensuite la baisse pérenne de cotisations sociales, mise en place en 2019 en remplacement du CICE (pour 20 milliards par an), qui exonère de cotisations jusqu’à 2,6 SMIC. Ensuite, il y a des crédits d’impôts comme le Crédit impôt recherche (CIR), mis en place dans les années 1980 puis sans cesse étendu et simplifié, qui donne des crédits d’impôt aux entreprises qui déclarent des dépenses de recherche et développement (quelles qu’elles soient) et le Pacte de Responsabilité, un ensemble de crédit d’impôts voté sous la présidence de François Hollande. Chaque gouvernement, depuis le début des années 2000, a ajouté des dizaines de milliards d’euros transférés des ménages (les contribuables) vers les entreprises.

Tous les ministres de l’Économie, Bruno Le Maire inclus, répètent la formule magique suivante : en aidant nos entreprises, en subventionnant leurs coûts salariaux, on leur permet de restaurer leur compétitivité et de créer de l’emploi, et c’est ça que l’on veut non ? 

Des milliards pour rien ?

Sauf que ça ne marche pas. Toutes les études, y compris ministérielles, sur les effets de ces 140 à 200 milliards d’euros annuel dépensés pour les entreprises privées, montrent que les effets sont faibles voire inexistants. Le dernier rapport en date, celui de l’Institut de…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag