« La grande vague de micro et nano-plastiques est en train d'arriver »

Sophie Chapelle : Quand on pense à la pollution plastique, on visualise les mers de plastique qualifiées de « septième continent ». Pourquoi le danger est-il davantage dans le plastique que l’on ne voit pas ?

Nathalie Gontard : Le danger est très souvent assimilé aux déchets plastiques assez gros pour qu’on les voit. Leurs conséquences ne sont pas négligeables – en quantité, ils assèchent les sols et étouffent des espèces qui les ingèrent. Mais le plastique devient vraiment dangereux lorsqu’il n’est plus visible, c’est à dire lorsqu’il est fragmenté en micro et en nano-plastiques. Il multiplie alors d’autant ses propriétés d’interactions et de nuisances. Il a la capacité de transformer, d’absorber des molécules essentiellement hydrophobes, c’est à dire tous les polluants (pesticides, etc) présents dans l’environnement.

Nathalie Gontard

Directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Autrice de Plastique, le grand emballement (Stock, 2020), elle travaille notamment sur la substitution des produits du pétrole dans l’agroalimentaire.

Les micro et nano-plastiques peuvent transporter ces molécules – par voie d’eau, d’air et de terre – et s’introduire dans tous les organes des êtres vivants, en passant les barrières biologiques. On en retrouve assimilés dans le pancréas des crevettes, notre sang, nos poumons, notre foie… partout !

Or, aucun être vivant n’a les outils biologiques pour digérer ce plastique, le dégrader complètement. Le résultat est une accumulation de corps étrangers qui entraine des dysfonctionnements d’ordre biologique, métabolique, etc.

Cette vague de micro et nano-plastique est-elle devant nous ?

Nous avons accumulé neuf milliards de tonnes de plastiques sur Terre depuis les années 1950 dont certaines se sont déjà dégradées en micro et nano-plastiques mais qui,…

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Auteur: Sophie Chapelle