La grève reste une arme centrale pour la classe travailleuse

Dans le cadre de la mobilisation contre Macron et son projet de régression sociale, l’ensemble des syndicats – y compris des confédérations comme la CFDT qui font peu recours à la grève – appellent à « mettre le pays à l’arrêt » le mardi 7 mars. Partant de ce calendrier, les équipes militantes combatives cherchent à construire une grève reconductible qui, combinée à la mobilisation féministe du 8 mars, permettrait de changer le rapport de force social.

Beaucoup ont proclamé depuis trois ou quatre décennies que la grève appartiendrait au passé, et les gouvernements ont partout cherché à limiter, entraver voire empêcher l’activité gréviste. On se souvient d’ailleurs de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, se réjouissant que les grèves ne se remarqueraient plus. Cette affirmation s’est avéré aussi arrogante que frauduleuse, les grèves dans les transports en 2019-2020 ayant notamment rappelé à tou·tes les potentialités de la grève.

Il vaut néanmoins la peine de faire un bilan des dernières décennies en la matière. C’est ce que proposent ici les sociologues Tristan Haute et Étienne Pénissat, montrant une baisse tendancielle de l’activité gréviste depuis la fin des années 1970 et soulignant néanmoins l’actualité de la grève, qui demeure un outil central pour résister au rouleau-compresseur néolibéral et pour créer les conditions d’une transformation sociale radicale.

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Depuis le 10 janvier et la présentation de la réforme des retraites par le gouvernement Borne, les organisations syndicales ont lancé une mobilisation se fixant comme objectif le retrait de cette réforme et notamment de sa principale mesure, le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans. Si les organisations syndicales défendent des positions différentes sur la question des retraites, l’opposition aux « 64 ans » constitue leur ciment.

La construction du mouvement social s’est appuyée sur cinq grandes journées interprofessionnelles en semaine (19 et 31 janvier, 7 et 16 février) et un samedi (11 février) ponctuées de grèves et surtout de grandes manifestations. En effet, les organisations syndicales ont donné la priorité aux manifestations plus qu’à la construction des grèves (toutes les organisations n’appelant d’ailleurs pas à faire grève lors de ces grandes journées). L’ampleur de la participation aux manifestations[1] mais aussi leur ancrage surtout le territoire, des métropoles aux villes moyennes, ont rendu visible le refus massif de la…

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Auteur: redaction