La grippe aviaire, nouveau péril pour les oiseaux sauvages

Une catastrophe sans précédent pour les oiseaux sauvages. C’est le bilan que fait la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) des conséquences de la grippe aviaire sur la saison 2021-2022. « Cette année est la pire depuis son apparition en 1995 », s’est alarmé son président, Allain Bougrain-Dubourg, lors d’une conférence de presse vendredi 6 janvier.

L’association relève que non seulement 140 millions de volailles d’élevages ont été abattues dans le monde à cause de ce virus cette année (contre « seulement » 10 millions lors de la saison 2019-2020), mais qu’en plus, il a touché d’importantes colonies d’oiseaux sauvages. « Par exemple au Pérou, plus de 22 000 oiseaux marins, en majorité des pélicans, ont été retrouvés morts », a rappelé M. Bougrain-Dubourg.

Les oiseaux de mer sont particulièrement touchés. Ainsi, en France, « des mortalités groupées d’oiseaux ont été constatées à partir de mai 2022 d’abord dans les départements côtiers des Hauts-de-France (Nord, Pas-de-Calais, Somme) essentiellement chez les laridés (goélands, mouettes et sternes).

Des cas sont ensuite apparus courant juin sur les côtes normandes (Seine-Maritime, Calvados, Manche) puis en juillet sur les côtes bretonnes (Côtes d’Armor) », détaille la LPO.

Des reproductions fortement affectées

À noter que les premiers cas ont été détectés au printemps, à un moment où d’habitude le virus circule beaucoup moins. Ainsi, la France venait de repasser en risque « modéré » pour la grippe aviaire quand en mai des vautours fauves malades ont été repérés. « On a constaté une contamination dans les grands causses, dans l’Aveyron », détaille Cédric Marteau, directeur du pôle protection de la nature à la LPO.

C’est la première fois que la maladie est repérée chez cette espèce. Sa reproduction en a été fortement affectée. Selon les chiffres de l’association, en 2021, sur 821 pontes, 75 % des poussins avaient pris leur envol. En 2022, malgré un nombre de pontes en hausse à 905, seulement 31 % ont pu sortir du nid. Un coup dur pour ce vautour qui avait failli disparaître en France, protégé depuis les années 80. Sa population augmentait jusqu’ici chaque année, expliquent les Parcs nationaux.

« C’est 50 ans de conservation qui pourraient être mis à mal en une seule année »

Puis début juillet, les premiers cas d’influenza aviaire sont apparus dans l’unique colonie française de fous de Bassans située sur l’île Rouzic, dans la réserve des Sept-îles, au large des Côtes-d’Armor. Les 19 000 couples qui s’y retrouvent pour nicher représentent 4 % de la population mondiale de l’espèce. « Des milliers d’oiseaux ont été retrouvés morts,…

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Auteur: Marie Astier Reporterre