La guerre de l’information tous azimuts de la Russie

Dans sa Revue nationale stratégique (RNS) de 2022, la France a porté l’influence au rang de priorité stratégique. La précédente RNS, publiée en 2017, avait déjà été révisée en 2021 afin de préciser les priorités stratégiques françaises à l’horizon de 2030 ; mais les tensions observées en 2022 ont poussé à sa révision anticipée.

L’influence est un sujet majeur des relations internationales. Les acteurs étatiques et privés en ont douloureusement pris conscience avec le début de la guerre dans le Donbass en 2014, puis avec l’affaire Cambridge Analytica en 2016. Depuis, la prégnance de cette thématique n’a fait que croître, et elle est devenue incontournable avec la guerre de l’information observée dès l’invasion de l’Ukraine en février 2022, la sphère informationnelle y étant un enjeu de conflictualité significatif.

Marquée par différentes étapes, cette guerre de la communication a comporté des phases d’hésitation dans la gestion de la rhétorique russe lorsque, au cours de l’été 2022, l’Ukraine gagnait du terrain lors de sa contre-offensive. Moscou a ensuite adapté son discours de façon à survaloriser la portée de victoires de moyenne importance, par exemple lors de la prise de Soledar en janvier 2023.

Enfin, alors que le Kremlin doit gérer une invasion de l’Ukraine plus longue et plus délicate que prévu, son action informationnelle s’étend à d’autres théâtres et domaines pour affaiblir les alliés de Kiev. Pour autant, ces opérations ne sont pas toujours couronnées de succès, comme l’a montré, par exemple, le récent épisode de la peinture au pochoir d’étoiles de David sur les murs de Paris, imputée à la Russie. Rapidement détectée par le Service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères (Viginum), l’opération n’a pas eu les conséquences sans doute souhaitées par ses organisateurs.

L’Occident, une cible de plus en plus…

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Auteur: Christine Dugoin-Clément, Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris – Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School