La guerre en Ukraine alimente une dangereuse hausse des prix agricoles

Le prix des matières agricoles connaît une hausse historique et quasi générale depuis de nombreux mois. À l’automne dernier, ces prix s’étaient pourtant stabilisés, laissant penser que, petit à petit, l’inflation allait refluer. Ce n’est pas le cas : les cours sont repartis à la hausse et, au regard du contexte agricole, climatique et de la guerre en Ukraine, l’inflation risque de rester à un niveau élevé cette année. Un décryptage d’Ariane Scarbonchi.

Dans un communiqué du 6 janvier 2022, la FAO (l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) annonçait que les prix mondiaux des denrées alimentaires avaient augmenté de 28% en 2021 par rapport à l’année précédente.

Le cas le plus marquant est celui des huiles végétales (colza, tournesol, arachide, olive, palme), dont l’indice de prix a bondi de 66% en moyenne par rapport à 2020, atteignant son plus haut niveau jamais enregistré. Le constat est le même pour de nombreux autres produits : les céréales (+ 44,1% pour le maïs et +31,3% pour le blé par rapport à 2020), le sucre (+29,8%), la viande (+12,7%) et les produits laitiers (+ 16,9%).

Les prix agricoles atteignent des niveaux inégalés depuis plusieurs années. Les cours actuels dépassent les cours moyens enregistrés sur la période 2017-2021 de +50,2% pour les céréales et jusqu’à +80% pour les oléagineux.

En début d’année, les pâtissiers ont tiré la sonnette d’alarme. Le prix du beurre, élément central dans la confection des gâteaux, ainsi que celui des œufs, est monté en flèche. Entre septembre et décembre 2021, les professionnels du secteur ont vu les prix du beurre augmenter de 30%. Du côté des œufs, les éleveurs de poules pondeuses réclament une augmentation de 2 centimes sur chaque œuf vendu en conventionnel et 5 centimes pour les œufs bio.

C’est dans ce contexte particulier qu’ont eu lieu les négociations commerciales entre la grande distribution et leurs fournisseurs, qui se sont achevées le 1er mars 2022. Des discussions annuelles régulièrement délicates, puisqu’elles permettent de fixer les prix des produits alimentaires mis en rayon dans les grandes surfaces l’année suivante. 

Bilan : cette année, le prix des produits alimentaires payés aux industriels va augmenter de l’ordre de 3% sous l’effet de l’inflation. C’est une première depuis 2014, après presque 8 années de déflation.

Alimentation, gaz, électricité, essence : dans un contexte où le coût de la vie…

La suite est à lire sur: lareleveetlapeste.fr
Auteur: La Relève et La Peste