La guerre néolibérale contre la dissidence en Occident — Glenn GREENWALD

Lorsqu’il s’agit de pays lointains et adversaires, on nous apprend à reconnaître la tyrannie par l’utilisation de tactiques de répression révélatrices. La dissidence par rapport aux orthodoxies est censurée. Les protestations contre l’État sont interdites. Les dissidents sont sévèrement punis sans procédure régulière…

…De longues peines de prison sont infligées pour des transgressions politiques plutôt que pour des crimes violents. Les journalistes sont traités comme des criminels et des espions. L’opposition aux politiques des dirigeants politiques est considérée comme un crime contre l’État.Lorsqu’un gouvernement opposé à l’Occident adopte un tel comportement, il est non seulement facile mais aussi obligatoire de le qualifier de despotique.

C’est ainsi que l’on peut trouver, presque quotidiennement, des articles dans la presse occidentale citant l’utilisation de ces tactiques par le gouvernement en Russie, en Chine, en Iran, au Venezuela et dans tout autre pays que l’Occident a intérêt à dénigrer (les articles sur des tactiques identiques de la part de régimes soutenus par l’Occident – de Riyad au Caire – sont beaucoup plus rares). Que l’utilisation de ces tactiques répressives rende ces pays et leurs populations soumis à des régimes autocratiques est considéré comme indiscutable.

Mais lorsque ces armes sont brandies par des gouvernements occidentaux, c’est le cadre exactement inverse qui s’impose : les qualifier de despotiques n’est plus obligatoire mais quasiment interdit. Le fait que la tyrannie n’existe que chez les adversaires occidentaux, mais jamais en Occident même, est traité comme un axiome permanent des affaires internationales, comme si les démocraties occidentales étaient divinement protégées des tentations d’une véritable répression. En effet, suggérer qu’une démocratie occidentale est descendue au même niveau de répression autoritaire que les ennemis officiels de l’Occident revient à affirmer une proposition jugée intrinsèquement absurde ou même vaguement traîtresse.

Le garant implicite de ce cadre réconfortant est la démocratie. Les pays occidentaux, selon cette mythologie, ne peuvent jamais être aussi répressifs que leurs ennemis parce que les gouvernements occidentaux sont au moins élus démocratiquement. Cette assurance, aussi séduisante soit-elle en apparence, s’effondre complètement au moindre examen critique. La Constitution des États-Unis et d’autres textes similaires partent du principe que le despotisme majoritaire est…

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Auteur: Glenn GREENWALD Le grand soir