Le menu s’annonce copieux au palais d’Iéna, lundi 16 octobre. Syndicats, patronat et gouvernement se mettent autour de la table du Conseil économique, social et environnemental (Cese) pour aborder la question des salaires, deux ans après le début d’une crise inflationniste jamais vue depuis près de cinquante ans. La réunion est organisée dans le cadre de la conférence sociale promise par Emmanuel Macron fin août, après sa rencontre avec les chefs des partis politiques à Saint-Denis.
En amont de ce rendez-vous, la première ministre, Élisabeth Borne, a accueilli les partenaires sociaux à tour de rôle la semaine dernière. L’intersyndicale a souhaité donner un avant-goût de ses revendications, avec un appel à la grève vendredi 13 octobre « contre l’austérité et pour l’augmentation des salaires », qui a relativement peu mobilisé. Un message auquel le gouvernement assure prêter attention, sans pour autant promettre de mesures qui risqueraient de froisser les entreprises.
Pour les salariés, le deuxième trimestre 2023 avait déjà envoyé un bon signal. Pour la première fois depuis deux ans, l’augmentation moyenne du salaire mensuel de base (+ 4,6 %) a dépassé celle des prix sur un an (+ 4,4 %), selon la Dares, département statistique du ministère du travail. L’Insee estime désormais que le pouvoir d’achat des Français, soutenu notamment par les prestations sociales indexées sur l’inflation, augmentera de 1,2 % en 2023, contre 0,2 % en 2022. « En revanche, cela n’effacera pas les pertes de salaires réels de 2021 et 2022, estime Sylvain Bersinger, économiste pour le cabinet Asterès. C’est ce manque à gagner que les syndicats souhaitent compenser. »
Au nom du pouvoir d’achat, les entreprises seront-elles prêtes à de nouvelles augmentations ? Pour Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), celles-ci devront « réduire un peu leurs marges pour…
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Auteur: Sarah Dupont