The Economist, un phare de l’Establishment néolibéral, vient bizarrement de tirer contre son propre camp en qualifiant la France macronienne, un autre phare de l’Establishment néolibéral, de « démocratie défaillante ». Selon Le Parisien, lui aussi un phare de l’Establishment néolibéral (on a décidément les phares qu’on mérite !) : « La France a perdu des points en raison des « restrictions de la liberté de déplacement » au travers de « plusieurs confinements et des couvre-feux nationaux ». Le Parisien se console en notant que la Corée du nord (l’épouvantail des épouvantails !) arrive tout de même assez loin derrière nous…
Je me suis demandé, par habitude, pourquoi The Economist s’en prenait soudainement à Macron.
1. S’agit-il d’un avertissement de l’Establishment néolibéral, à savoir la petite clique des propriétaires des entreprises les mieux cotées en Bourse, qui tient à son image de camp de la liberté comme en témoigne la référence à la Corée du Nord ?
2. S’agit-il d’un règlement de compte entre puissants dont la France ne serait qu’une victime collatéral ?
3. Ou s’agit-il de détourner l’attention de défaillances beaucoup plus graves ?
Olivier Passet du site économique Xerfi-canal, souligne, en effet, que l’Etat français lui-même est en pleine déliquescence. Si l’Etat macronien est parvenu à assurer la stabilité économique en distribuant le fameux argent magique qu’il n’avait pas, il a, selon lui, complètement échoué à produire ou commander, puis à répartir ou distribuer ce qui était nécessaire pour pallier les conséquences de la destruction des services de santé de ces 40 dernières années. Comme dit Passet, Macron « s’est emparé du mot « guerre », sans jamais être capable d’instaurer la mobilisation d’exception correspondante ».
Soigner les gens n’est évidemment même pas venu à l’esprit des technocrates des cabinets de conseil privés, que Macron paie à prix d’or pour nous nudger, le nouveau mot pour manipuler. Quant à investir pour l’avenir, ce qui est tout de même le rôle d’un Etat, il ne faut pas y compter.
Nous, les ex-usagers des services publics, on le sait depuis longtemps, que plus rien ne fonctionne en France, hors les impôts et la police. L’austérité a tout emporté. Les administrations n’ont plus de de personnel, elles ne répondent plus, ne reçoivent plus, elles ne font plus que gérer les affaires courantes avec beaucoup de retard. Pendant l’épidémie, la moitié du personnel…
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Auteur: Dominique MUSELET Le grand soir