La justice peut-elle être un rempart efficace et dissuasif face à la multiplication des actes antisémites en France ? En tout cas, au ministère de la justice, on met en avant les consignes données aux procureurs et aux procureurs généraux, récemment reçus par Éric Dupond-Moretti. « Il leur a été demandé d’apporter une réponse ferme et systématique face à ce type de faits intolérables », indique-t-on dans son entourage.
Reste à savoir si cela permettra d’enrayer l’actuelle vague de haine qui risque de faire exploser le nombre d’actes antisémites, d’ordinaire assez stable dans le temps. Le ministère de l’intérieur en recense une moyenne de 550 chaque année en France. En 2022, il a été dénombré 436 actes antisémites selon le Service de protection de la communauté juive (SPCJ), qui publie un rapport annuel sur le sujet. Ce chiffre correspond à des faits ayant donné lieu à une plainte ou une main courante à la police ou la gendarmerie. « Près de 10 % des actes antisémites sont des agressions physiques violentes. 14 % de ces actes sont commis avec une arme (arme de poing, couteau, cutter, hache, ciseaux…) », indique le SPCJ, en précisant que ces actes sont surtout commis au domicile ou sur le lieu de travail des victimes.
« L’effectivité de la réponse pénale dans ce type d’affaires étant faible, les victimes sont souvent harcelées pendant plusieurs années par une voisine ou un voisin antisémite. Ces actes génèrent des situations de grande détresse, notamment lorsque la victime est âgée », précise le SPCJ. Autre constat : entre 2015 et 2019, 63 % des affaires d’agression antisémite ont été classées sans suite et « dans seulement un quart des affaires, les agresseurs ont été condamnés ».
La justice serait-elle trop peu active ou trop laxiste face à l’antisémitisme ? « En fait, une première difficulté est souvent d’identifier les auteurs », indique une…
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Auteur: Pierre Bienvault