« La légitimation de l’extrême droite est autant le fait d’autres partis que de l’espace médiatique »

Alors que le Rassemblement national (RN) vire en tête des sondages des intentions de vote pour les élections législatives, Safia Dahani, qui a co-dirigé l’ouvrage Sociologie politique du Rassemblement national (Presses universitaires Septentrion), revient sur les processus de légitimation de l’extrême droite et notamment de sa principale formation, le RN.


La stratégie de dédiabolisation du Rassemblement national semble avoir fonctionné. Est-ce la seule stratégie qui s’est avérée efficace au cours de ces dernières années ?

La « dédiabolisation » recouvre un ensemble de réalités très contrastées. Cela peut faire référence à des politiques de communication particulières. Par exemple, se défaire de l’image (a priori négative) d’un parti d’extrême droite créé par d’anciens collaborateurs du régime nazi, ou encore mettre à distance l’un de ses fondateurs, Jean-Marie Le Pen en tant que figure historique connue pour ses propos racistes et antisémites.

Cela renvoie aussi à de putatives formes de professionnalisation de l’organisation avec le recrutement de dirigeants réputés compétents, et une autre division du travail dans les services administratifs internes.

Mais cela peut aussi et surtout faire référence à des dynamiques à la frontière ou en dehors de l’organisation. Je crois que les clefs de compréhension de la légitimation de l’extrême droite (vote, militantisme, etc.) réside aussi dans ces espaces : à la fois du côté des autres partis et professionnels de la politique et du côté de l’espace médiatique.

Sébastien Chenu, invité de Guillaume Cérin mardi 28 mai sur LCI.

D’une part, et l’actualité le confirme, les ralliements ponctuels d’anciens cadres de la droite depuis les années 2010 (Julien Odoul, Sébastien Chenu, Franck Allisio…) ont participé de la…

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Auteur: Safia Dahani, Post-doctorante en sociologie, EHESS, CESSP, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne