La lente féminisation du monde des échecs

Les échecs sont l’un des plus anciens jeux de société mais ils semblent avoir retrouvé une forme de modernité. La série Netflix à succès Le Jeu de la Dame (The Queen’s Gambit) a remis au goût du jour ce jeu de stratégie, de même que les confinements, qui ont rapproché les gens de leurs jeux de société. Les productions scientifiques montrent tous les bienfaits de ce jeu pour le cerveau, notamment celui des enfants, et ont également contribué au phénomène. Ajoutons à cela le développement des plates-formes de jeu en ligne, sur lesquelles on note au niveau mondial une croissance de la pratique.

En avril 2022, la compétition d’échecs a même été officiellement reconnue comme un sport en France. Cela peut sembler surprenant pour un jeu de réflexion, mais logique pour une pratique qui nécessite endurance et entraînement physique. Les matchs durent en effet parfois plus de 6 heures, faisant brûler 6 000 calories via le stress, la réflexion et les contractions musculaires.

Avec un récent doublé (dans les catégories mixte et féminine pour la deuxième année consécutive) mi-avril lors de la Mitropa Cup, sorte de championnat d’Europe par équipes, joueurs et joueuses de l’Hexagone se montrent performants. Ils sont aussi de plus en plus nombreux. La Fédération française a, ces dernières années, vu une augmentation significative des licenciés. Le nombre de titulaires d’une licence est passé de 53 000 à la mi-avril 2022 à 63 000 cette année. Fin avril, les championnats de France individuels jeunes ont réuni plus de 1 700 participants à Agen et la Fédération travaille sur de nombreux chantiers, en tête la valorisation des bienfaits du jeu et la féminisation du sport. Ce dernier aspect reste la limite principale du mouvement, avec 20 % de licenciées seulement.

Les fédérations avancent leurs pions

On relève ainsi tout un travail effectué autour de la…

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Auteur: Alexandre Lavissière, Professeur de Logistique, CESIT – Centre d’Excellence Supply Chain – KEDGE, Kedge Business School