« La Liberté avant tout »

Une amie de lundimatin s’est rendue dans le camp de réfugiés kurdes de Lavrio au au sud-ouest d’Athènes. Elle raconte comment celles et ceux qui ont fui la répression en Turquie y sont accueillis et tentent de faire vivre, au sein du camp, l’idéal d’autogestion défendu par leur peuple dans le Rojava.

C’est le début d’un chaud mois de juin 2022. Athènes blanche et bleue aux yeux du monde, belle mais aussi impitoyable, selon le bon vouloir des Dieux de l’Olympe, nous met sur le chemin d’êtres humains touchés par la flamme de l’engagement.

De ce voyage-là, nous le sentons bien, nous ne reviendrons jamais, à l’instar de ces destins brutalement touchés par la folie et la cupidité des hommes de pouvoir.

Un trajet de 75km sur trois jours, amène ce jour-là une centaine de marcheurs, réfugiés kurdes, et leurs soutiens, du camp de Lavrio, au sud-ouest d’Athènes, en passant par la montagne, pour terminer devant l’ambassade de Turquie au centre-ville, afin d’y porter leurs revendications de justice et de protester contre l’oppression effroyable du peuple du Rojava par l’État turc.

Nous les rejoignons sur la dernière partie de ce trajet.

C’est un choc.

Pourtant ce n’est pas la première fois que nous assistons à un événement similaire : les manifs, les marches, les actions sont notre lot quotidien, ou presque.

Était-ce l’effet des sourires, des regards bienveillants, ou celui de accueil chaleureux, alors que nous sommes parfaitement inconnus, peut-être aussi l’envie de leur faire comprendre que nous ressentons la force de leur combat ? Quoiqu’il en soit, nous sommes mus par un seul désir : comprendre, écouter, échanger, et encore comprendre, comprendre.

Pourtant nous nous sommes sentis bien minuscules face à cette situation douloureuse, même en sachant que, comme nous l’a dit plus tard l’un d’entre eux « personne ne peut comprendre notre vie de réfugié s’il ne la vit pas ». Alors nous les suivrons, pratiquement jour et nuit, pendant plusieurs jours (en deux voyages quasi successifs).

Arin (*) jeune femme kurde, originaire de la partie syrienne du Rojava.

La première personne avec qui nous aurons un échange profond, la première qui nous fera confiance aussi, c’est elle, Arin, qui vit depuis quelque temps au camp de Lavrio, où les réfugiés font souvent des passages plus ou moins courts, avant de continuer vers un autre pays d’Europe.

Belle, déterminée, lumineuse et fortement impliquée dans la vie quotidienne du camp, elle s’est confiée à nous. Elle nous…

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Auteur: lundimatin