Nous publions ici un courrier de Seiya incarcéré à la prison de Muret revenant sur ce mouvement, ainsi qu’une lettre de Saori écrite depuis l’extérieur et pour finir des notes et précisions sur le contexte mortifère pénitentiaire.
En pièces jointes les 3 versions de la brochure maquettée à faire -généreusement- tourner :
une imprimable recto/verso pour photocopieuse, une pour imprimante et une en lecture simple.
La liberté est comme l’amour, un sentiment que personne ne peut nous enlever.
Le mardi 27 octobre 2020, à la prison de Muret proche de Toulouse, nous étions nombreux, nous les prisonniers, à être décidés à mener un blocage dans la cour de promenade.
C’est-à-dire qu’on refusait de rentrer en cellule à moins d’être entendus par la direction de la prison. Car, après avoir passé tout le printemps, l’été et l’automne totalement isolés, séparés de nos proches comme jamais – pour nous protéger du Covid, selon la direction – on avait de plus en plus de revendications.
On a pris la décision ensemble, et on l’a fait.
Voici ce que nous demandions : ne plus avoir de séparations lors des parloirs et lever l’interdiction de contact ; autoriser de nouveau les colis de linge et ceux de Noël.
Dans cette prison, le calme qui règne ressemble au silence d’un cimetière.
Dans cette prison, j’ai des potes, il y a de l’entraide, mais je n’avais jusque-là jamais rencontré de camarades de lutte. Ce jour-là, j’étais donc content, car nous étions 29 prisonniers à tenir le blocage de 17 heures à 22 heures.
Ces « terribles » revendications et notre ferme détermination à rester dans la cour nous ont valu les menaces des surveillants jusqu’à ce que la direction appelle les ÉRIS.
Est-ce que vous les connaissez ? Ce sont des mecs-bulldozers habillés en Terminator, spécialisés dans la répression des rebellions. Ils sont équipés et entraînés pour nous faire taire par la force. Ils sont donc intervenus pour balayer notre demande de voir nos amis, nos familles, nos amours et d’avoir un colis…
Sachez que notre but était de faire venir les ÉRIS (au lieu d’avoir peur d’eux), car…
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Auteur: IAATA