Une « liste rouge des navires destructeurs » vient d’être publiée par l’organisation non gouvernementale de protection des océans Bloom. La liste contient plus de 4000 chalutiers de tous pays qui, selon Bloom, opéreraient dans les « aires marines protégées », y détruisant fonds marins et biodiversité. Par la publication de cette liste, l’ONG cherche à sensibiliser la grande distribution, qui achète les produits de la pêche ou affrète directement des chalutiers, en affichant des détails sur chaque navire concerné. La méthode n’est pas nouvelle – des listes d’ONG pointent régulièrement des entreprises ou multinationales impliquées dans la déforestation, l’optimisation fiscale ou le travail forcé. Encore faut-il que les informations publiées soient incontestables et étayées pour ne pas nuire à la cause défendue. Or, ici, ce ne semble pas être complètement le cas.
Les erreurs de Bloom Le Yann Frédéric, un navire de 15 m basé à Granville dans la Manche, figurait sur la « liste rouge des navires destructeurs », aux côtés des navires géants de pêche industrielle hollandais, chinois ou russes de plus de 100 m. Alors que le bateau de pêche artisanale ne pratique plus la pêche au chalut.
Au téléphone, Yann Grosse ne décolère pas. L’homme de 56 ans est pêcheur et patron armateur du Yann Frédéric, un navire basé à Granville dans la Manche. D’une longueur de 15,5 mètres, son chalutier semble bien modeste aux côtés des navires de pêche industrielle hollandais, chinois ou russes de plus de 100 m. Mais comme eux, le Yann Frédéric figurait sur la « liste rouge des navires destructeurs ».
Le retraité, qui pêche encore car il ne parvient pas à vendre son bateau, ne mâche pas ses mots depuis qu’il a été informé de la présence – par erreur – de son navire. « Cela fait au moins 10 ans que je ne pratique plus le chalut ! », proteste pourtant Yann Grosse. Il a…
Auteur: Guy Pichard