La loi pouvoir d'achat promet plus de gaz de schiste et de charbon

Les discussions devaient au départ se terminer mercredi 20 juillet au soir. L’examen du projet de loi sur le pouvoir d’achat par l’Assemblée nationale a finalement été prolongé de 24 heures. Les débats sont houleux sur la première partie du texte, qui concerne la rémunération des salariés. Les mesures concernant l’énergie, qui devraient être abordées ce jeudi, seront-elles autant débattues ?

Tout le titre III du projet de loi est consacré à « renforcer la souveraineté énergétique » du pays. Le gouvernement prépare l’hiver difficile qui s’annonce. En cause : la forte baisse des approvisionnements en gaz russe et des centrales nucléaires au ralenti. Mais les dispositions prévues risquent surtout d’augmenter notre consommation de gaz de schiste et de charbon.

« L’État n’a pas du tout anticipé les crises, il n’a pas pris de mesures massives de sobriété, pas assez développé les renouvelables… Et maintenant la solution d’urgence est de renforcer notre dépendance aux énergies fossiles », se désespère Adeline Mathien, coordinatrice du réseau énergie chez France Nature Environnement (FNE). Quatre points débattus à l’occasion de ce projet de loi vont dans ce sens.

1 – Importer plus de gaz de schiste

C’est l’objet des articles 13 et 14 du projet de loi actuellement discuté. L’article 13 ouvre un « régime administratif spécial » pour les terminaux méthaniers flottants. C’est « une solution pour renforcer rapidement les capacités d’importation de gaz naturel et rétablir un système gazier permettant d’assurer l’approvisionnement des consommateurs français », explique le gouvernement dans son exposé des motifs du projet de loi.

L’article 14 se fait plus précis. Comme Reporterre vous l’a déjà raconté, il concerne le projet de terminal méthanier flottant prévu au Havre par TotalÉnergies. Il permet de déroger à certaines obligations d’études environnementales et introduit des simplifications administratives pour accélérer sa réalisation. Ce terminal permettrait d’augmenter les importations de gaz de schiste en provenance des États-Unis et du Qatar.

Malgré ces soins, « il ne serait mis en service que d’ici un an, un an et demi, il ne répond pas à l’urgence de l’hiver prochain », conteste Adeline Mathien. « Et il nous emmène dans une dépendance à dix ans, vingt ans aux gaz de schiste », dénonce Maryse Arditi, du réseau risques industriels de FNE. « Il faut dix ans pour amortir un terminal méthanier, vingt ans pour…

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Auteur: Marie Astier Reporterre