La LPR démolit deux institutions fondamentales de l’Université

Intervention de Raphaëlle Maison, professeure de droit public, dans un conseil de l’Université Paris-Saclay, le 19 novembre 2020.

Je m’exprime comme universitaire, spécialiste de droit public, de droit international et des droits fondamentaux des personnes et des peuples. Sans être véritablement surprise, je suis sidérée par la gravité des atteintes portées aujourd’hui à nos institutions. Je me limiterai ici, car j’ai promis d’être brève, aux derniers amendements qui ont généré un sursaut de colère dans notre communauté. S’agissant de la Faculté de droit-économie-gestion de Sceaux, notre doyen s’est adressé solennellement à notre Présidente, soutenu par la majorité des collègues qui ont adopté une motion appelant à la prise de conscience et à l’action.

Les derniers amendements donc, qui ont été introduits au Sénat, en dernière minute, sans avoir jamais été discutés avant, ont particulièrement choqué les universitaires. Dans la forme d’abord : soutenus par le gouvernement, et probablement par un certain nombre de présidences d’université, ils viennent aggraver, dans la dernière phase d’un processus législatif accéléré, dans un contexte où la mobilisation est quasiment impossible, un texte déjà très destructeur de nos institutions.

Si nous avons évité de justesse la remise en cause radicale de nos libertés académiques, par leur limitation aux « valeurs de la République », en revanche, deux institutions considérées comme fondamentales par nombre d’entre nous, sont mises en péril.

D’abord, l’atteinte à la pensée critique et aux franchises universitaires. Il est de tradition, et certaines traditions sont fondamentales quand elles servent la liberté, que nos campus, nos espaces universitaires, soient régis par une « franchise de police ». La police ne peut intervenir dans les espaces universitaires que sur demande des présidences d’université. Et ceci…

Auteur: hkhugo
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