La lutte à Lützerath s'enflamme

Ce matin le mercredi 11 janvier aux alentours de 9h, des centaines de voitures de police ont encerclé un village occupé depuis près de 2 ans dans l’ouest de l’Allemagne. A quelques mètres du campement seulement, se dresse la mine à ciel ouvert et ses monstres de métal avalant petit à petit terres agricoles, villages, forêts, au profit de l’industrie du charbon.

Lützerath est une ZAD structurée selon les pratiques militantes allemandes et ne ressemble pas nécessairement à l’image d’une ZAD qu’on aurait en France. Après les très populaires occupations de la forêt d’Hambach et de Danni, les militant.es ont développé un certain mode de fonctionnement en groupes de travail (cuisine, infrastructures, soin et premiers secours, presse, point info, vigies…) Ainsi à lützerath, il est possible d’accueillir des milliers de personnes pour des festivals, des visites de groupe, des manifestations ou des actions de masse… tout en maintenant une certaine autogestion sur l’ensemble du camp. En permanence mais surtout le weekend, des flots d’étudiant.es, d’activistes issu.es d’associations diverses, des familles ou de simples curieux.ses viennent passer quelques jours dans le village. Entre anciennes fermes squattées, cabanes dans les arbres, caravanes et tentes, ce sont chaque jour des nouvelles arrivées et des nouvelles personnes qui se politisent. Cependant, par cette volonté d’attirer et de rallier le plus de monde possible à la cause, l’esprit offensif s’est peu à peu effacé. Les micro-institutions permettant à la ZAD de tourner avec autant de monde sont également devenues des lieux de hiérarchies informelles, difficile à remettre en question et à altérer (citons la traditionnelle assemblée générale centralisée). Ici donc, pas ou peu de barricades, la police et les vigiles de la société RWE peuvent s’approcher du camp sans encombre, les actions et manifestations sont majoritairement pacifistes.

Il faut aussi tenir compte du contexte de la police allemande, dont les pratiques diffèrent énormément de la police française. La répression se joue sur le plan légal, a posteriori, plutôt que physiquement et directement lors d’affrontements. Là où la police française dégaine systématiquement matraques, LBD et grenades, la police allemande est plutôt partisane d’une doctrine de « désescalade », n’ayant que rarement recours à ces armes « sublétales ». En revanche, dans certaines régions du pays dont notamment la Rhénanie du nord Westphalie (où se situe…

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Auteur: lundimatin