Alors que le fracas des armes pourrait se taire entre l’Iran et Israël, à la faveur d’un cessez-le-feu arraché par Donald Trump dans un ultime coup diplomatique, une autre guerre continue de ravager les consciences et les vies : celle menée par l’État hébreux contre les Palestiniens, à Gaza et en Cisjordanie. Dimanche matin, l’armée israélienne a tué 30 personnes et blessé 100 autres venues chercher de l’aide alimentaire, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
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Tandis que les projecteurs médiatiques se détournent, la fin du conflit iranien pourrait – ou devrait – imposer un retour de la question palestinienne sur le devant de la scène internationale. Le journaliste Marius Schattner décrypte les coulisses de cet accord inattendu et s’interroge : cette paix, si fragile soit-elle, peut-elle enfin ouvrir la voie à une justice durable pour les Palestiniens ?
Après l’accord sur le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran annoncé cette nuit par le président américain, tout le monde parle de « l’immense victoire de Donald Trump ». C’est aussi celle de Benyamin Netanyahou, selon vous ?
Marius Schattner : Oui, c’est hélas aussi sa réussite. Mais attention, l’affaire n’est pas terminée. Toutefois, tel que ça se présente aujourd’hui, si le cessez-le-feu est maintenu, et compte tenu de l’affaiblissement du programme nucléaire iranien, alors oui, on peut parler de réussite de Netanyahou. C’est d’abord une réussite tactique, grâce aux capacités de l’armée israélienne. Et c’est aussi une réussite diplomatique. Netanyahou, même si on ne sait pas vraiment s’il a mis Trump devant le fait accompli en attaquant l’Iran, est sans doute…
Auteur: Pierre Jacquemain