La Marseillaise : chanter la liberté et l’émancipation (encore aujourd’hui)

Dans un passionnant essai publié aux éditions du CNRS, feu l’historien Bernard Richard propose un salutaire panorama de l’histoire de La Marseillaise dans le monde, replaçant l’hymne national et patriotique à la place qui lui est due de chant de libération universalisable.

Dans une société en proie aux crispations identitaires, au repli sur soi et à la montée de l’extrême droite, on observe fréquemment des réactions épidermiques à la promotion de tout symbole national français. Faute d’être défendus par une partie de la gauche en tant que marqueurs de l’identité républicaine et des valeurs qu’elle charrie comme l’égalité et la liberté, l’uniforme, le drapeau et La Marseillaise se trouvent relégués au rang de fétiches d’une panoplie nationaliste.

Alors qu’Emmanuel Macron, négligeant les multiples urgences de l’école publique, s’est prononcé en faveur de l’enseignement de l’hymne national en primaire (qui est obligatoire depuis 2005), un récent et savant ouvrage tombe à point nommé pour rappeler à quel point La Marseillaise a, de tout temps, fait sens. Décédé en 2021, l’historien Bernard Richard, spécialiste des emblèmes de la République, a rédigé l’ouvrage qui était attendu pour redorer le blason de l’hymne national. Paru récemment aux éditions du CNRS, La Marseillaise, une Histoire dans le monde propose un angle novateur, à savoir la reprise et l’utilisation de l’hymne par différents peuples partout sur la planète.

De la Pologne…

La lutte contre l’oppression est au cœur de La Marseillaise, laquelle a été rédigée par Rouget de Lisle en avril 1792 dans le contexte de la guerre contre l’Autriche. Les peuples qui s’en sont saisis par la suite l’ont parfaitement compris, à commencer par les Polonais.

Bernard Richard explique ainsi que La Marseillaise a été traduite en polonais dès 1794 et qu’elle a alors servi à dénoncer les…

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Auteur: Ella Micheletti