La mémoire retrouvée du général Dumas

Olivier Pichat. — Le général Thomas Alexandre Davy de la Pailleterie dit général Dumas (détail), 1883.

Lire aussi Florence Gauthier, « Le bonheur de tous comme horizon », « Aux armes, historiens », Manière de voir n˚166, août-septembre 2019.

Quel point commun existe-t-il entre le général Thomas Alexandre Dumas, père de l’écrivain, le révolutionnaire uruguayen Andrea Aguyar, les Archives nationales de Rome et la Mairie du XVIIe arrondissement de Paris ? Pour les élus, historiens et artistes présents ce 14 juin dans le palais abritant les archives de l’État italien, à Rome, la réponse est simple : Dumas et Aguyar étaient deux esclaves affranchis, deux généraux républicains, deux admirateurs du héros de l’unité italienne Giuseppe Garibaldi et deux « Italiens de cœur ». La ville de Rome va installer un buste d’Aguyar sur le boulevard Giannicolo, tandis que la ville de Paris devrait ériger, dans le XVIIe arrondissement, une nouvelle statue du général Dumas pour remplacer celle fondue par les Allemands durant la seconde guerre mondiale. L’officier français est demeuré dans les mémoires de la Péninsule pour avoir été emprisonné sur ordre des Bourbons de Naples après avoir quitté avec fracas le général Bonaparte sous qui perçait déjà Napoléon. On se souvient aussi que son fils, l’auteur des Trois mousquetaires, situe une partie de l’action de son Comte de Monte-Cristo à Rome. En Italie, on n’a pas non plus oublié que l’écrivain fit livrer des armes à Garibaldi. La présidente de l’arrondissement de Rome-centre (municipio de Roma-centro), Mme Sabrina Alfonsi, a invité son homologue du XVIIe arrondissement de Paris, M. Geoffroy Boulard, à célébrer le double projet de statues et à partager quelques réflexions sur l’histoire politique et culturelle commune à la France et à l’Italie, en présence de chercheurs et de personnalités du monde culturel et universitaire.

Alphonse Emmanuel de Moncel. — « Monument au général Thomas Alexandre Dumas », 1912, détruit par les nazis sous l’Occupation.

Secrétaire général de la Société des amis d’Alexandre Dumas, M. Jocelyn Fiorina s’est fait historien amateur par admiration pour le romancier : il a débusqué dans les archives de la police vaticane la fiche signalétique du général Dumas, dangereux révolutionnaire aux yeux des autorités pontificales. M. Fiorina souligne également la « trahison » de Louis…

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Auteur: Anne-Cécile Robert