La mer Caspienne pourrait perdre jusqu’à 21 mètres de profondeur d’ici à 2100. Même dans un scénario optimiste dans lequel le changement climatique serait limité à 2 °C à cette échéance, la plus grande mer fermée du monde pourrait voir son niveau baisser de 10 mètres et s’assécher sur 112 000 km2. Elle perdrait près de 30 % de sa superficie actuelle. C’est l’alerte lancée par des chercheurs dans une étude publiée le 10 avril dans la revue Communications Earth & Environnement.
Cet assèchement serait causé par la hausse de l’évaporation avec l’augmentation des températures, qui ne serait pas compensée par les apports fluviaux, disent les scientifiques. Les deux principales artères qui alimentent la Caspienne, les fleuves Oural et Volga, sont eux-mêmes en fort déclin, notamment à cause des nombreux barrages qui les tronçonnent, dénoncent par ailleurs des ONG environnementales.
Espèces et communautés en danger
Cet assèchement en cours pourrait, dès 10 mètres de perte de profondeur, causer la disparition complète de quatre des dix types d’écosystèmes uniques qu’abrite la mer Caspienne, s’alarment les chercheurs. Dès 5 mètres de baisse du niveau, les phoques de la Caspienne, espèce menacée de disparition, perdraient 81 % de leur habitat de reproduction.
Les activités humaines vont aussi être fortement impactées : plusieurs ports et villes voisines de la Caspienne vont voir le trait de côte s’éloigner de plusieurs kilomètres, jusqu’à 115 km pour la ville russe de Lagan. Les communautés dépendant de la pêche risquent d’être fortement fragilisées. Les chercheurs appellent en conséquence les pouvoirs publics des différents pays limitrophes de la mer Caspienne (Kazahstan, Russie, Azerbaïdjan, Iran, Turkménistan) à anticiper dès maintenant ces évolutions, pour protéger autant que…
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