La méthanisation s’accompagne de dérives dans les élevages bretons …

Des méthaniseurs qui doublent de capacités, des pollutions suite à des défauts de conception, des manques de contrôles ou des dérogations régulières… le monde de la méthanisation inquiète les défenseurs de l’environnement. Cette enquête sur le contrôle des méthaniseurs en Bretagne est le travail d’investigation de Splann!, organisation de journalistes indépendants soutenue par France 3 Bretagne.

En théorie, tout est sous contrôle. En théorie dans le monde de la méthanisation, quand une installation comporte un risque important, la réglementation se durcit et les inspections se multiplient pour éviter tout dommage sur la santé humaine, animale, la faune, la flore.

En réalité, les méthaniseurs bretons cumulent les dérogations. L’absence de vérification est générale. Chacun peut donc faire ce qu’il veut sans craindre de sanction, malgré les risques en termes de pollution des cours d’eau, d’intoxication, voire d’explosion.

Les journalistes d’investigation regroupés sous le collectif Splann! livrent une enquête en plusieurs volets sur le milieu de la méthanisation en Bretagne. Après une recherche documentée voici les premières conclusions sur les contrôles des méthaniseurs :

  • Les méthaniseurs ne sont quasiment pas contrôlés malgré des pollutions majeures et répétées.
  • Parmi les rares unités de méthanisation inspectées en 2020 en Bretagne, 85 % n’avaient pas installé les moyens nécessaires pour limiter les risques d’accidents et de pollutions.
  • Un méthaniseur sur trois s’agrandit dans les cinq années qui suivent sa construction, selon la stratégie du fait accompli.

Deux pollutions recensées, neuf inspections documentées, trois mises en demeure et une condamnation. Le méthaniseur d’Arzal, commune côtière du Morbihan, a déversé plusieurs fois le contenu d’une de ses cuves dans le cours d’eau de Kerollet, asphyxiant les poissons au passage. L’association Eau et rivières de Bretagne a donné l’alerte à plusieurs reprises.

Une inspection de la direction départementale de la protection des populations, la DDPP, constate en 2018 que le méthaniseur, autorisé à absorber 28 tonnes de déchets par jour, en consomme en réalité 43 tonnes. Un changement de régime potentiellement illégal. Autre infraction : les contrôles sur la qualité des eaux rejetées dans le milieu naturel n’ont pas été effectués.

Entre 2012 et 2020, l’exploitation passe de 150 à 466 vaches laitières et le méthaniseur d’une capacité de 28 à 76 tonnes. Soit un triplement de volume…

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Auteur: Claude Morizur