« La mondialisation tue » ! Interview avec l’auteur du Livre noir de la mondialisation

« Coronavirus, guerres de pillage, faim, maladies, esclavage moderne, pollution … la mondialisation tue ». C’est la thèse du Livre noir de la mondialisation, paru le 24 septembre 2020. A travers cet ouvrage, Thomas Guénolé, politologue et essayiste français, démontre comment la mondialisation a engendré plus de 400 millions de morts, entre 1992 et 2018. Et ce sans compter les victimes de la crise sanitaire actuelle. En d’autres termes, selon l’auteur, les victimes du Covid-19, bien que traumatisantes, ne sont que « l’arbre qui cache la forêt des victimes de la mondialisation ». C’est à l’occasion de la sortie de son livre que Mr Mondialisation a souhaité échanger avec cet auteur engagé. Interview.

Mr Mondialisation : Bonjour Thomas Guénolé. Votre Livre noir de la mondialisation commence par une brève histoire des trois mondialisations que l’humanité a connues. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Thomas Guénolé : J’identifie dans ce livre cinq critères de définition d’une mondialisation. C’est un réseau commercial planétaire intégré et un système de domination. Une superpuissance en impose les règles: par exemple, ce sont les États-Unis qui ont porté la naissance de l’OMC et le FMI, organisations fixant concrètement une très large part des règles de la mondialisation. Le courant de pensée économique dominant coïncide avec les intérêts de la superpuissance. Autre critère: on constate la prédation des ressources du plus faible, comme par exemple l’accaparement de terres cultivables en Ethiopie, mais aussi l’asservissement des populations qui y vivent, comme par exemple le néo-esclavage dans l’industrie textile au Bangladesh. Dernier critère : ce système cause des millions de morts.

La première mondialisation était la mondialisation hispano-portugaise, qui a causé 8 millions de morts, rien que…

Auteur : Camille Bouko-levy
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