La mort d'une femme violentée par la police des mœurs à Téhéran — Hamid ENAYAT

Parce qu’elle protestait contre cette arrestation, elle a été rouée de coups par des agents de sécurité. En raison de la gravité de ses blessures, elle a été conduite à l’hôpital Kasra de Téhéran. Après avoir examiné Mahsa, les médecins traitants ont annoncé qu’elle avait été victime en même temps d’une crise cardiaque et d’une mort cérébrale. Il est dit que la mort cérébrale de Mahsa est due à une fracture du crâne provoquée par les coups violents que lui ont porté à la tête les agents.

Craignant la réaction publique face à ce crime barbare, le président iranien Ebrahim Raissi a ordonné à son ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, d’examiner cet incident.
L’hôpital de Kassra est resté entièrement sous le contrôle des forces de police et des agents des renseignements. Les parents de Zhina Amini étaient au chevet de leur fille à l’hôpital.

Les services des renseignements ont ordonné à la famille de Zhina Amini (Mahssa) de s’abstenir d’interviewer les médias étrangers, faute de quoi ils auraient des problèmes.

Le 8 juillet 2022, au cours de son habituel prêche du vendredi, l’imam d’Ardakan déclarait que « le hijab (était) l’un des facteurs de l’autorité et de (la) sécurité nationale » du pays. A Kara, et dans de nombreuses autres cités de la république islamique, les discours des imams convergent vers ce point crucial pour la stabilité du régime : les femmes « mal voilées » représentent un véritable danger pour l’islam des mollahs. Il est hors de question que ces dernières puissent s’émanciper. Le port du voile est devenu une question centrale dans la lutte qui oppose le peuple à l’autorité.

Et l’actuel président de l’Iran, Ebrahim Raissi, l’a bien compris. En ordonnant aux organes de répression interne du pays de focaliser leur attention (et leur violence) sur les réponses « adéquates » à donner aux femmes rebelles, il espère encore contenir, par la manière forte, une colère qui se fait jour depuis de nombreuses années. De fait, l’Iran assiste actuellement à un nouveau cycle de brutalité inouï contre les femmes « mal voilées », à la fois dans les bureaux, dans les rues ou les centres commerciaux. Partout, les voitures de police de la sécurité morale patrouillent et imposent leur présence aux yeux de toutes et tous.

Le fait est que la société iranienne se trouve dans une situation explosive. Les unités de résistance se sont développées, un peu à la manière des unités de résistance durant l’occupation de la…

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Auteur: Hamid ENAYAT Le grand soir