La mort d’une illusion

L’image improbable de la poignée de mains entre Yasser Arafat et de Yitzhak Rabin, sous les yeux de Bill Clinton, le 13 septembre 1993, dans les jardins de la Maison Blanche, avait créé un immense espoir. Elle rejoignait dans le grand album de l’histoire, celles des Berlinois démantelant le « Mur de la honte », et de Nelson Mandela sur le chemin de la liberté, le 11 février 1990. En quatre ans, le monde semblait retrouver des raisons d’espérer. Politis titrait « Une révolution copernicienne ». On y croyait. Parce qu’un homme, un général devenu premier ministre, avait décidé de saisir enfin la main que Yasser Arafat tendait aux dirigeants israéliens depuis son fameux discours des Nations unies de 1974. On y croyait, sans méconnaître toutefois les énormes défauts de ce plan de paix qui n’était en vérité qu’une « déclaration de principes ». Contrairement à ce qui a été beaucoup dit sur ces accords d’Oslo, il ne s’agissait pas d’une reconnaissance mutuelle, mais d’un accord asymétrique entre un mouvement politique, l’OLP, et un État. À aucun moment, il n’était question d’un État palestinien, même en perspective.

Il ne s’agissait pas d’une reconnaissance mutuelle, mais d’un accord asymétrique entre un mouvement politique et un État.

L’autre silence de la déclaration concernait le statut de Jérusalem. Les négociateurs avaient choisi de renvoyer les points sensibles à la fin du processus. Certains opposants, comme le poète palestinien Mahmoud Darwich, ont dénoncé les fragilités du texte. D’autres voulaient croire dans la dynamique d’un accord qui instituait une autonomie palestinienne temporaire de 5 ans. Une première phase du processus se concrétisait le 4 mai 1994 avec l’accord Jéricho-Gaza qui mettait en place une Autorité palestinienne, qui pouvait apparaître comme un embryon d’État. L’« Accord de…

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Auteur: Denis Sieffert