La Normandie va être bousculée par le réchauffement climatique

Érosion de la côte, inondations des terres, effondrement de la pêche : la hausse de la température a déjà des conséquences majeures sur l’ensemble du territoire normand. Ces conséquences ont été étudiées par le « Giec normand », la version locale du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Et comme son aîné, le réseau interdisciplinaire français n’est pas optimiste.

En neuf points allant de la qualité de l’air et de l’eau à l’évolution du trait de côte en passant par l’étude des biodiversités terrestre et marine, le Giec normand dresse un état des lieux complet du changement climatique et de ses conséquences à l’échelle de la Normandie et à l’horizon 2100. Les résultats, dévoilés à l’automne dernier, ont été produits sur la base de travaux scientifiques existants par une équipe de vingt-trois experts régionaux issus notamment des universités de Caen, Rouen et du Havre. Depuis plus d’un an, les scientifiques impliqués sillonnent la Normandie pour rendre compte des effets du changement climatique auprès des élus, des professionnels (des secteurs portuaire, industriel, bancaire, agricole ou encore du tourisme) et des citoyens. Car « le changement climatique est déjà une réalité en Normandie », insiste Benoît Laignel, chercheur à l’université de Rouen Normandie qui a coprésidé ce travail, dans une vidéo de présentation.

Près des deux tiers du littoral sont concernés par l’érosion

La région dispose d’une géographie particulièrement exposée aux aléas climatiques : en bordure de Manche, traversée de part en part par la Seine ou l’Orne, avec des zones topographiquement basses où se concentrent les populations côtières, leurs biens et leurs activités. Autant d’éléments qui la rendent vulnérable à la montée des eaux.

Comme pour l’ensemble des côtes françaises, le niveau de la mer a cru de 20 centimètres en cent ans. Une hausse qui pourrait atteindre 1,8 mètre à l’horizon 2100 « si nous ne pouvons maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 4 °C », précisent les chercheurs. Conséquence : près des deux tiers du littoral normand sont concernés par l’érosion. Sur les huit dernières décennies, « les falaises normandes crayeuses ont reculé en moyenne de 20 à 25 centimètres par an », explique le Giec normand. La côte d’Albâtre, en Seine-Maritime, est la plus touchée, avec une érosion pouvant atteindre plus de 40 centimètres par an à certains endroits. L’intérieur des terres…

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Auteur: Violaine Colmet Daâge Reporterre