La nouvelle dirigeante britannique, Liz Truss, est l'amie du pétrole

Londres (Angleterre), correspondance

Le 17 août, Liz Truss, qui allait devenir Première ministre britannique le 5 septembre, était en campagne électorale. Elle faisait une promesse aux Britanniques : « Je suis déterminée à redoubler d’efforts pour atteindre l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050 », écrivait-elle. Mais « d’une manière conservatrice qui aide les ménages et les entreprises ».

Au Royaume-Uni, les trois quarts des personnes interrogées se disent « préoccupés » par le changement climatique, selon un sondage datant du 2 août. Un sentiment d’urgence alimenté par une canicule record au mois de juillet, certaines régions du sud, dont Londres, ayant dépassé les 40 °C pour la première fois.

L’arrivée de Liz Truss au 10, Downing Street ne risque pas d’apaiser leurs craintes. Cette semaine, selon les informations du Times, la cheffe des tories, qui a travaillé comme commerciale pour la compagnie pétrolière Shell entre 1996 et 2000, devrait valider plus d’une centaine de licences de forage, permettant aux géants des énergies fossiles d’extraire gaz et pétrole des profondeurs de la mer du Nord. Le but est de canaliser l’inflation galopante — le taux doit atteindre les 13 % en octobre, du jamais-vu depuis quarante ans dans le pays — et de baisser les prix des factures d’électricité, a justifié la dirigeante mercredi 7 septembre.

Si elle est prise, cette décision fera fi des avertissements de l’Agence internationale de l’énergie, qui prévenait l’an dernier qu’aucun nouveau gisement ne doit être développé afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. De plus, ce serait un « cadeau à des compagnies gagnant déjà des milliards », s’indignent les ONG environnementales, dont Greenpeace. D’autant que Liz Truss refuse catégoriquement de taxer les profits de ces compagnies. Un positionnement influencé par la proximité du Parti conservateur avec l’industrie pétrolière, a dénoncé l’opposition : les tories ont « reçu plus de 1 million de livres de dons de cette industrie depuis les dernières élections [en 2019] », selon la députée travailliste Zarah Sultana.

« Indifférente à la question de l’environnement »

Jeudi 8 septembre, The Independent a révélé que la campagne de Liz Truss a été financée à hauteur de 100 000 livres (environ 115 000 euros) par l’épouse d’un ancien haut dirigeant de la multinationale pétrolière BP. Cela fait aussi des années que la nouvelle locataire de Downing…

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Auteur: Nina Guérineau de Lamérie Reporterre