La "nouvelle" politique étrangère des États-Unis peut-elle casser des briques ? 2ème partie — Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI

Un système de règles à suivre

On aimerait savoir ce qui, sous des slogans et des institutions de façade, se cache derrière les « règles » vantées par les EU, d’autant qu’il s’agit des leurs ! En fait, elles n’ont jamais été vraiment définies ? Pendant la période de la guerre froide citée en référence, le système était au moins obligé de faire des concessions pragmatiques et des compromis, en particulier dans le domaine social, celui du contrôle des armements et du développement des capacités militaires en raison de la peur de grèves, de mouvements sociaux et politiques, de l’émergence des pays issus de la décolonisation et des bouleversements affectant le rapport des forces international. Depuis que les dirigeants occidentaux ont estimé, après la chute de l’URSS, avoir définitivement vaincu les ennemis du marché et de la démocratie libérale, leur arrogance les a poussés unilatéralement à reprendre les acquis sociaux, à limiter les libertés individuelles et collectives par la violence, à renoncer quasi-officiellement aux politiques de désarmement et à saboter le droit au développement des peuples par la recolonisation et le pillage. S’il n’y avait pas l’immense progrès économique et social de la Chine (38), les statistiques mondiales montreraient une aggravation plus significative encore de la pauvreté absolue, de l’accroissement spectaculaire des inégalités par la hausse de la richesse obscène d’un groupe de plus en plus restreint de privilégiés, véritable oligarchie mondiale. Alors en quoi consistent ces « règles » auxquelles on se réfère à tout bout de champ dans une société mondialisée où domine « la concurrence libre et non faussée », ce qu’autrefois on aurait appelé tout simplement la loi du plus fort ?

L’Atlantic Council affirme que la Chine voudrait « changer les règles » pour améliorer ses positions internationales et imposer sa domination au reste du monde. En fait, ce sont les États-Unis qui menacent la paix et la coopération mondiale. Pour Washington, il a fallu dès la fin de la Seconde Guerre mondiale faire admettre leur hégémonie au reste du monde. Après la chute de l’URSS, Ils l’ont imposé unilatéralement. Aujourd’hui, l’enjeu pour les EU est de maintenir et de conserver cette suprématie, car on assiste à une évolution significative du rapport des forces à travers la montée en puissance de la Chine. En fait, il s’agit du début d’un retournement de situation. Cette évolution, inattendue pour certains,…

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Auteur: Jean-Pierre PAGE, Bruno DRWESKI Le grand soir