Pour revenir un peu en arrière, du point de vue du capitalisme transnational, le monde est là simplement pour lui fournir des ressources et des services à partir desquels il peut générer des profits. Sa vision du monde naturel montre un déficit mental frappant : une incapacité à voir les limites. Tant qu’il ne les rencontre pas, il ne peut tout simplement pas les voir et suppose que les ressources sont infinies. Et lorsqu’il se heurte à ces limites, il traite invariablement le problème comme un problème financier et jette de l’argent en l’air pour le régler, qui peut généralement être imprimé par une banque centrale convenablement coopérative. Il est évident qu’il considère la presse à imprimer comme une autre ressource inépuisable, comme en témoigne la longue série de poussées d’hyperinflation dans les pays du monde entier.
Ainsi, lorsqu’en juillet 2008, le prix du pétrole a atteint près de 150 dollars le baril, on a automatiquement supposé que le problème n’avait rien à voir avec l’épuisement des ressources mais était entièrement dû au manque d’investissement dans l’industrie pétrolière. Comme le pétrole des puits de pétrole conventionnels sur terre se raréfiait, le système a jeté d l’argent dans le forage en mer, dans les sables bitumineux, dans la fracturation hydraulique et d’autres ressources relativement plus coûteuses, l’imprimant à volonté selon les besoins. Certes, l’augmentation des investissements a fini par entraîner une augmentation de la production et un marché pétrolier saturé, mais le fait que l’augmentation des investissements soit devenue nécessaire avait tout à voir avec l’épuisement des ressources : les ressources qui pouvaient être produites le moins cher étaient les premières à être produites et les premières à être épuisées. De plus, l’effet de l’augmentation des investissements est temporaire ; comme la rouille, l’usure ne dort jamais, et à un certain moment, le niveau de dépenses nécessaire pour maintenir la production devient impossible à maintenir.
Avançons rapidement jusqu’en août 2019, lorsqu’il s’est soudainement…
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Auteur: Dmitry ORLOV Le grand soir