La papeterie Chapelle Darblay pourrait se recycler dans l'hydrogène

10 juin 2021 à 10h14,
Mis à jour le 10 juin 2021 à 10h14

Durée de lecture : 5 minutes

Luttes
Énergie

L’affaire était quasiment pliée. L’usine de la Chapelle-Darblay, située à Grand-Couronne (Seine-Maritime), dernière en France à produire du papier 100 % recyclé, devait être reprise par l’industriel belge VPK. Mais le spécialiste des emballages a finalement jeté son dévolu sur une autre papeterie, située dans la commune d’Alizay (Eure). « Nous étions un peu déçus, mais nous sommes satisfaits pour la filière, concède Arnaud Dauxerre, représentant sans étiquette du collège cadres au comité social et économique (CSE) de la Chapelle-Darblay. Nous sommes persuadés qu’il y a de la place pour tout le monde. »

Depuis juin 2020, il se bat avec ses collègues pour tenter de sauver leur outil industriel : une usine pionnière dans le recyclage des emballages. Avec le collectif Plus jamais ça !, ils ont manifesté le 28 avril dernier devant le ministère des Finances. Après plus de sept heures d’occupation, ils ont obtenu un engagement ferme de la ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher à maintenir les activités de la papeterie.

Pourtant, près d’un mois plus tard, le discours a bien changé. Le retrait du Belge VPK laisse la place à un autre industriel : le groupe Samfi, une société d’investissement basée en Normandie, qui s’est diversifiée dans l’hydrogène. Via sa filiale H2V Product, Samfi souhaite faire de la Chapelle-Darblay un site de production d’hydrogène. Il serait associé au groupe Paprec, une entreprise de collecte et recyclage de déchets industriels et ménagers.

Lors du rassemblement du 28 avril 2021 devant le ministère des Finances. © NnoMan Cadoret/Reporterre

« L’hydrogène doit être une activité complémentaire, pas une fin en soi »

Une proposition qui ne satisfait pas les salariés. « Dans ce projet, on détruit nos deux machines à papier et nous le refusons, explique Cyril Briffault, délégué syndical CGT de l’usine. De plus, le groupe Paprec ne ferait que collecter le tri avant de l’envoyer en Allemagne ou ailleurs. C’est une aberration, il faut des industries françaises qui recyclent le tri des Français. Nous voulons garder nos machines et continuer de faire de la papeterie. L’hydrogène doit être une activité complémentaire, pas une fin en soi. » Le site possède en effet une chaudière à biomasse ainsi qu’une turbine électrique de 20 mégawatts qui permettraient de fabriquer de l’hydrogène. « Nous avons aussi un…

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Auteur: Laury-Anne Cholez (Reporterre) Reporterre