La parentalité, un levier politique face aux troubles à l’ordre public ?

Suite à la mort du jeune Nahel, tué par un policier lors d’un contrôle routier en juin 2023, la France a connu de nouveaux épisodes de turbulences urbaines qui ont fait monter la question de l’autorité au sein de la classe politique. Sans être parfaitement unanimes, les discours politiques et médiatiques semblent désigner la « parentalité » comme étant impliquée dans ces troubles à l’ordre public tout en jouant un rôle de levier d’action de leur régulation.

L’étude de l’Inspection générale de l’administration (Igas) conduite sur le profil des émeutiers à partir des dossiers des 1800 condamnations prononcées a montré que 30 % étaient mineurs et que 40 % d’entre eux étaient âgés de 13 à 15 ans. Le jeune âge des délinquants a dès lors réactivé les discours sur la supposée « démission des parents », et a suscité la production de mesures à même de lutter contre le fléau.

Nuits de violence en France : Emmanuel Macron appelle les parents à « la responsabilité » (France 24, juin 2023).

Ainsi, le ministère de la Justice a rappelé que, si les parents ne peuvent pas être poursuivis pénalement pour des faits commis par leurs enfants, ils peuvent en revanche être poursuivis en cas de grave manquement à leurs obligations légales.

Ces parents risqueraient alors deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Nouvelle disposition prévue par la loi suite à ces récents évènements : la création d’une circonstance aggravante « quand le délaissement du jeune a permis la commission de l’infraction » ; cette disposition prévoit ainsi d’alourdir la peine encourue en cas de délit de soustraction d’un parent à ses obligations légales.

À cela s’ajoute un éventail de mesures : « travaux d’intérêt général », « stages de responsabilité parentale », « suppression des…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Jessica Pothet, Maîtresse de conférences en sociologie (Université Lyon-1), chercheuse au laboratoire Max Weber, Université Lumière Lyon 2