« La peur, l’angoisse et la colère » : amère rentrée pour les enseignants français

Un silence assourdissant, tout l’été. Voilà ce que retiennent les enseignants de leur ministre, Jean-Michel Blanquer. Et puis, une petite semaine avant la rentrée, une curieuse omniprésence médiatique avec la proposition d’un « grenelle des professeurs » pour revaloriser le métier, doublée d’un déballage d’auto-conviction à grands renforts de « nous sommes prêts, nous saurons gérer ».

« C’est faux, assure Alexis*, professeur d’anglais dans un lycée en Nouvelle-Aquitaine. Cette rentrée n’est pas sereine. Je n’ai plus aucune confiance en la parole de notre ministre, qui a déjà été contredit au printemps par le président et le 1er ministre à moins de 12h d’intervalle ». Pourtant, lui s’estime chanceux, accompagné au quotidien par une équipe de direction solide qui a su gérer avec intelligence le post-confinement. « Nous avons été privés du sens de l’enseignement avec la distance. Alors je m’imaginais naïvement que pendant les deux mois d’été le ministère pouvait penser des protocoles solides. Au lieu de ça, on l’a vu faire du beach-volley. C’est assez perturbant au final ». 

Jean*, instituteur d’une classe de CP en Seine-Saint-Denis, lui emboîte le pas : « Le ministre poste des vidéos d’annonce sur Youtube mais nous, sur le terrain, on reçoit les protocoles tard en soirée, 3 jours à peine avant la rentrée. Clairement, le gouvernement nous méprise : leur manque d’anticipation est enrobé dans une communication bancale, c’est inhérent au système Blanquer-Macron ». Un avis partagé par Josselin. Ce professeur des écoles en Bretagne, en cycle 3 [CM1 et CM2, NDLR], se dit agacé par ces informations qui arrivent d’abord par l’intermédiaire des médias. « C’est…

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