La phytoremédiation : quand les plantes dépolluent les sols

De prime abord, le ciste à feuille de romarin (cistus libanotis) n’a rien de très spectaculaire. C’est un petit arbuste persistant dépassant à peine un mètre et reconnaissable à ses fleurs faites de cinq pétales blancs. Mais sous la terre, cette plante méditerranéenne détient d’impressionnantes facultés : celles de dépolluer les sols. Via ses racines, le ciste à feuille de romarin absorbe notamment le plomb présent dans certains sols pollués puis accumule cet élément dans ses feuilles où il est absorbé dans des proportions très élevées. On dit ainsi que c’est une plante « hyperaccumulatrice ». Une possibilité des plus intéressantes, notamment pour protéger les régions minières du nord-est du Maroc de nombreux risques sanitaires et environnementaux.

Cistus libanotis.
Xemenendura, CC BY

Tâcher de trouver de telles plantes, d’évaluer leur capacité à dépolluer est désormais un champ d’études à part entière : celui de la phytoremédiation.

Qu’est-ce que la phytoremédiation ?

Construit autour du préfixe phyto, en grec « végétal » et du latin remediatio qui signifie « guérison », ce mot savant désigne la capacité de certaines plantes, via notamment les bactéries associées aux racines, à stabiliser la pollution voire même à décontaminer les sols pollués. Une faculté qui peut avoir de nombreux atouts : là où les technologies existantes pour traiter des sols pollués impliquent le plus souvent une excavation et des traitements chimiques ou physiques, la phytoremédiation a, elle, l’immense avantage d’être peu onéreuse, esthétique et durable.

Elle repose sur deux principales stratégies.

Mécanismes d’absorption des métaux lourds par les plantes grâce à la phytoremédiation.
Bieby Voijant Tangahu et al, CC BY

La…

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Auteur: Mouna Fahr, Professeur en Biotechnologie et Physiologie Végétales, Université Mohammed V de Rabat