La police a espionné les opposants aux mégabassines

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Une caméra, un routeur et des batteries lithium, le tout dissimulé sous des filets de camouflage. C’est l’attirail qu’a découvert, jeudi 17 mars, Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci (BNM). Le dispositif de surveillance était orienté vers le domicile de son père, Christian Le Guet, qui accueille régulièrement les réunions des opposants aux mégaretenues d’eau dans le marais poitevin. Ce dernier a déposé plainte contre X, mardi 22 mars, pour « surveillance illégale ». « Nous avons été espionnés, tempête son fils, joint par Reporterre au téléphone. Ça pose la question de la liberté d’expression, de la liberté de se réunir et de s’organiser. »

Un « dispositif militaire » installé par la police nationale, a finalement admis la préfecture des Deux-Sèvres lundi 21 mars, « afin de préparer la sécurisation de la manifestation des 25, 26 et 27 mars prochains », a-t-elle indiqué dans un communiqué adressé au journal Le Courrier de l’ouest. En fin de semaine, le collectif Bassines non merci organise un rassemblement festif et militant, le Printemps maraîchin.

Mais « pourquoi fliquer ainsi des militants pacifistes » s’interroge Frédéric Amiel, des Amis de la Terre, soutien du collectif poitevin. À demi-mot, les autorités expliquent craindre de nouveaux sabotages de bassines, après les démantèlements et débâchages menés en novembre et en mars par des opposants aux retenues d’eau — sans que le rôle de Bassines non merci dans ces actions n’ait été prouvé. « Ce dispositif par ailleurs posé dans le strict respect du cadre légal a été rendu nécessaire par l’implication du collectif BNM dans l’organisation de manifestations ayant entraîné de graves troubles à l’ordre public ces derniers mois dans le département des Deux-Sèvres et dans les départements voisins », a ainsi indiqué la préfecture.

Le collectif BNM a dénoncé un « Water Gate » et des « méthodes de barbouze » et a appelé à un rassemblement de soutien à Christian Le Guet, mardi 22 mars à 17 h 30 devant la préfecture de Niort « pour protéger notre liberté d’expression, notre liberté d’opinion, notre liberté à manifester, notre liberté de circulation, le respect de nos vies privées, fussent elles militantes ».

Le dispositif de surveillance visait le domicile du père de Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci. © Corentin Fohlen / Reporterre

Dans un communiqué de soutien au collectif…

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Auteur: Lorène Lavocat (Reporterre) Reporterre