La politique agricole commune : une « machine d'extinction » de la biodiversité et des paysans

En pleine réforme de la politique agricole commune européenne, les lobbyistes de l’industrie agroalimentaire sont à l’œuvre pour affaiblir toute mesure environnementale du texte… avec le soutien des groupes politiques conservateurs, socio-démocrates et libéraux. Ils « continuent d’encourager une agriculture qui détruit la nature et l’emploi agricole », dénoncent trois chercheurs au Corporate Europe Observatory.

Cette semaine, le Parlement européen va voter une réforme essentielle de la politique agricole commune (PAC) post-2021, laquelle représente plus d’un tiers du budget annuel de l’Union européenne. Mais en l’état, et dans le contexte actuel de crise climatique et de la biodiversité, ladite réforme a tous les atours d’un échec historique.

Nous avons révélé la semaine dernière, sur la base de documents internes, comment le lobby agricole et agro-industriel Copa-Cogeca (dont la FNSEA est un des membres français), ainsi que les géants des pesticides et de l’industrie agroalimentaire, veulent faire adopter à la hâte une déplorable proposition de réforme de la PAC héritée de la Commission Juncker. Dans le même temps, ils font pression pour retarder et saper les stratégies « de la Ferme à la Fourchette » et « Biodiversité » du Pacte vert de la Commission von der Leyen. Leur stratégie est simple : maintenir la PAC à peu près en l’état, ce qui videra de leur substance les nouvelles ambitions écologiques de l’UE.

L’industrie alimentaire et des pesticides affaiblissent toute mesure environnementale

Malheureusement, les évènements depuis se sont précipités. Un accord sur la PAC conclu tard dans la nuit du lundi 12 octobre entre les trois plus grands groupes politiques du Parlement européen – les conservateurs (PPE), les sociaux-démocrates (S&D) et les libéraux (RENEW) – risque d’étouffer dans l’œuf la stratégie « de la Ferme à la Fourchette ». Les lobbyistes de…

Auteur: Hans van Scharen, Martin Pigeon, Nina Holland
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