La possibilité des dominations. ( L’État m’a tabassé parce qu’il en a le pouvoir )

Dans un tweet récent, une personne s’alarmait face à un mur d’écrans de contrôle. Amenée à travailler dans un centre de « supervision » relié à des caméras de surveillance, elle découvrait qu’elle en venait à scruter les moindres faits et gestes des passant-es. Elle s’indignait du fait que le dispositif de surveillance l’amenait à considérer n’importe qui comme suspect et à chercher à contrôler ses comportements.

Notre socialisation et nos conditions matérielles d’existence déterminent en partie notre liberté de penser et d’agir. De la même manière, la place que nous occupons à l’intérieur du système de pouvoir conditionne nos manières d’être et notre rapport au monde. Nos pratiques nous fabriquent et nous transforment. Le système sécuritaire est structuré notamment autour de ces principes. Lorsqu’il réussit à nous faire participer au contrôle, lorsqu’il a le pouvoir de nous faire collaborer avec la chaîne punitive, il nous produit à la fois comme agents et sujets du maintien de l’ordre capitaliste-raciste-patriarcal.

En amont de ses fonctions de reproduction de l’ordre social, économique et politique, la police est produite en donnant à certains humains le pouvoir d’agir sur le corps et l’esprit, la destinée et la dignité des autres. La police attire, filtre, intègre et reconduit parmi ses agents en particulier des personnes désireuses de distribuer des violences racistes, capitalistes et patriarcales. Mais le système fabrique aussi le policier comme accumulateur et distributeur de ces violences dont les classes dominantes ont besoin pour régner. L’être humain devient un policier, aussi raciste, capitaliste et patriarcal que le système l’exige, en « faisant son travail » quotidiennement. On devient policier en exerçant le pouvoir de contrôler, surveiller et réprimer, et ce pouvoir est produit et organisé par la société. Un policier peut nous abattre ou nous mutiler parce qu’il dispose d’une arme et du droit de s’en servir. Il pourra nous étrangler tant que nous ne serons pas capables de l’empêcher d’entrer en contact avec nos corps. Et il sera violent à l’égard des dominé-es tant que la police et les rapports sociaux de domination qui lui donnent naissance, existeront.

Des policiers humilient, harcèlent, briment, contraignent, enlèvent, passent à tabac, déportent, torturent, mutilent, violent, incarcèrent et mettent à mort, principalement des prolétaires et des non-blanc-hes, des révolté-es et…

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Auteur: IAATA