La Poste : mensonges et hypocrisie sur l’emploi de travailleurs sans-papiers

 

Grosse boulette chez Derichebourg, l’entreprise sous-traitante du groupe La Poste qui lui fournit des travailleurs employés en intérim, notamment pour ses filiales Chronopost ou DPD. Mardi matin, une dizaine de travailleurs sans-papiers grévistes du site DPD Coudray-Montceaux (Essonne) ont reçu un texto émanant de Derichebourg, que nous avons pu consulter. Celui-ci leur propose de venir travailler sur ce site entre 12 h 30 et 21 h le jour même, pour faire de la manutention.

Pourtant, depuis le début du conflit le 15 novembre, Derichebourg affirme ne pas connaître les personnes en grève et n’employer aucun travailleur sans-papiers sur le site de Coudray-Montceaux. Autre élément de sa ligne de défense, elle affirmait à la presse avoir effectué des contrôles et trouvé « huit usurpations d’identité avec des personnes qui se sont fait passer pour des intérimaires de Derichebourg avant de rejoindre le rassemblement de grévistes ». En aucun cas des personnes avec lesquelles elle avait conclu une relation de travail à l’en croire. Cette communication vient de voler en éclat avec ces messages envoyés directement par Derichebourg à des personnes qu’elle affirme ne pas connaître.

De son côté DPD, la filiale de La Poste, a assigné les sans-papiers du site de Coudray-Montceaux devant le tribunal d’Évry le 24 novembre pour faire lever le piquet de grève. Son argument étant qu’ils ne sont pas des salariés de DPD et sont donc illégitimes dans leur action. La filiale du groupe La Poste se permettant même d’assurer porter une « grande attention au respect de la réglementation » et condamnant le recours au travail illégal. Le juge lui a finalement donné raison le 30 novembre en astreignant les grévistes à sortir des locaux de l’entreprise, au motif qu’il n’y a pas de relation directe ou indirecte de travail entre les sans-papiers et DPD. Là également, après les textos de Derichebourg à une dizaine de travailleurs sans-papiers, l’absence de relation de travail est bien moins facile à argumenter.

Ce qui fait dire à la fédération SUD-PTT et à une vingtaine d’organisations dans un communiqué de presse que « ces travailleurs sont bien réels quand il s’agit de les exploiter, mais ils deviennent subitement des fantômes quand ils entrent en lutte pour réclamer simplement la justice et leurs droits ».

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Auteur: Stéphane Ortega